C’est désormais presque une tradition. A chaque réunion du G7, du G8 ou du G20, les altermondialistes ne sont jamais bien loin. A l’avant-veille du sommet de Cannes, les contestataires ont pris de l’avance. Plusieurs milliers de personnes ont en effet défilé dès mardi à Nice, à moins d’une trentaine de kilomètres de là. Leur message à l’endroit des membres du G20 : "Les peuples d'abord, pas la finance!"
Et les manifestants attendent des actes. "On est content que nos idées de taxation des transactions financières soient reprises par une grande partie des responsables politiques européens, mais ça reste à l'état de discours", a déclaré Aurélie Trouvé, co-présidente de l’organisation Attac France. "On veut passer à un stade de mise en oeuvre de mesures concrètes au niveau du G20". Avec la condition que l’argent ainsi récolté serve à aider les populations. "La proposition de la Commission européenne de faire cette taxe est un point très positif, mais il y a un problème : c'est proposé pour rembourser les dettes. Autrement dit, on taxe la finance pour redonner à la finance", s’est insurgé la militante.
Entre 4.000 et 5.000 manifestants
Dans Nice ensoleillé et calme en ce jour férié, l'événement était placé sous haute surveillance: gendarmes mobiles, CRS, polices nationale et municipale... Au total, 2.000 hommes, appuyés par deux hélicoptères, étaient chargés d'encadrer la marche et de barrer la route à d'éventuels casseurs. Les forces de l’ordre se sont préparées à l’événement en amont, afin d’éviter les bavures. Les organisateurs avaient de leur côté prévu un service d'ordre de 100 personnes.
Le cortège s'est ébranlé bruyamment après 15h30, pour entreprendre une quasi-boucle dans le nord-est de la ville, selon le parcours imposé, loin du centre. Une source policière évoquait le chiffre 5.400 manifestants, alors que les organisations évoquait le chiffre de 10.000 participant,s conforme à leurs espérances. "C'est un franc succès, nous avons atteint la frange haute que nous avions prévue", a commenté Didier Turrini, secrétaire dans les Alpes-Maritimes de la CGT, une des quelque 40 organisations à l'origine du défilé de mardi.
Trois Espagnols arrêtés
Dans la matinée, la police a interpellé sur la Promenade des Anglais trois Espagnols porteurs de boulons, piolets, cagoules, masques à gaz et T-shirts avec l'inscription "black cross". "Cela peut laisser penser qu'ils appartiennent à une mouvance des black blocs", groupes virulents de militants anarchistes ou autonomes, selon Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
En juin 2010, des affrontements avaient éclaté à Toronto à l'occasion de protestations anti-G20. En 2009, un passant était mort à Londres après avoir été frappé par un policier pendant des manifestations anti-G20.