Avec près de 2 millions de manifestants dans les rues jeudi, les syndicats tirent un bilan positif de cette journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
"C'est la plus grosse manifestation de l'année, ce qui montre que le sentiment d'injustice fasse à cette réforme brutale monte dans le pays", a ainsi commenté le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.
La CGT s'est réjouie de son côté qu'un "grand nombre de salariés de toutes professions et générations aient su relever le défi". "C'est un conflit de plus grande ampleur qui se dessine si le gouvernement persiste", a d’ailleurs prévenu le syndicat.
Woerth compare avec 2003
"Je note que la mobilisation est légèrement plus faible qu'en 2003", a sobrement commenté le ministre du Travail Eric Woerth :
"Il faut en tenir compte. Il est normal que les Français expriment leur inquiétude sur une réforme difficile, et la discussion doit se poursuivre. Mais le report de l'âge est désormais bien ancré dans les esprits", a ajouté Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse et secrétaire général adjoint de l'UMP.
Quand les Bleus passent avant les retraites
Les dirigeants syndicaux, comme Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, ont dénoncé l'attitude désinvolte, selon eux, de Nicolas Sarkozy, qui a choisi de recevoir l'attaquant des Bleus Thierry Henry de retour de la Coupe du monde en Afrique du Sud.
"Les Français veulent une réforme, mais qui soit juste et qui règle les problèmes, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", a ainsi regretté Martine Aubry sur TF1.
Frédéric Lefebvre, porte-parole UMP, n’a pu s’empêcher d’égratigner l’opposition : "Le rôle de la majorité et du gouvernement est d'écouter cette inquiétude et d'y répondre. Pas de chercher à la récupérer à des fins électoralistes, comme le Parti socialiste essaie désespérément de le faire".