>> Nicolas Sarkozy est l'invité exceptionnel d'Europe 1 et TF1 pour une interview qui sera diffusée ce soir à partir de 20h
Les soupçons. Nicolas Sarkozy a été mis en examen dans la nuit de mardi à mercredi pour corruption active, trafic d'influence actif et recel de violation du secret professionnel, a annoncé le parquet national financier. Cette décision est intervenue à l'issue d'une garde à vue d'une quinzaine d'heures, mesure coercitive inédite pour un ancien chef de l'Etat. L'objet de la garde à vue ? Savoir si l'ancien président a bénéficié d'informations confidentielles sur des procédures judiciaires le visant et s'il a cherché à obtenir de la part d'un magistrat des informations sur le traitement du dossier Bettencourt par la Cour de cassation, en échange de la promesse d'un poste prestigieux. Mais tous ces soupçons sont nés à partir d'une affaire complètement différente : l'enquête sur le financement de sa campagne en 2007. Europe 1.fr remonte le fil de l'histoire.
La campagne de 2007. Depuis avril 2013, deux juges d'instruction enquêtent sur les accusations, non étayées jusqu'à présent, de financement par la Libye de Mouammar Kadhafi de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Les magistrats Serge Tournaire et René Grouman ont d'abord placé sur écoutes plusieurs proches de l'ex-chef de l'Etat : Claude Guéant (visé par des perquisitions dans ce dossier), Brice Hortefeux ou encore Michel Gaudin.
Un deuxième téléphone secret. C'est en écoutant les conversations de ce dernier, ancien préfet de Paris, que les enquêteurs commencent à soupçonner que les trois hommes ont cherché à se renseigner sur l'enquête auprès d'un responsable policier. Décision est prise en septembre 2013 de "brancher" aussi l'ex-chef de l'Etat. Mais dans ses conversations, Nicolas Sarkozy se montre laconique. Et les enquêteurs découvrent en fait qu'il utilise, sous l'identité d'emprunt de Paul Bismuth, un autre téléphone, spécialement dédié à ses conversations avec son avocat historique, Me Thierry Herzog.
Une promesse. En février, les échanges entre Sarkozy et Herzog peuvent laisser penser que les deux hommes cherchent à obtenir indûment des informations sur une décision dans le dossier Bettencourt, auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, en échange de la promesse d'une intervention pour l'aider à obtenir un poste à Monaco. Poste qu'il n'obtiendra pas.
Une information judiciaire. Les juges alertent alors le tout nouveau parquet national financier. Le 26 février, ce dernier prend une décision spectaculaire avec l'ouverture d'une information judiciaire pour trafic d'influence mais aussi violation du secret de l'instruction. Les enquêteurs sont en effet convaincus que Nicolas Sarkozy a été alerté que son téléphone officiel avait été placé sur écoutes.
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