Le corps d'une victime du crash de l'AF 447 a été repêché jeudi matin dans l'océan Atlantique, selon la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN). C'est la première dépouille remontée depuis la catastrophe aérienne, survenue au large du Brésil le 1er juin 2009. Elle a été hissée à bord du bateau l'"Ile de Sein".
Le corps "toujours attaché"
La DGGN a indiqué que la dépouille était "toujours attachée sur un siège de l'aéronef" et qu'elle apparaissait "dégradée", après près de deux ans d'immersion à plus de 3.900 mètres de profondeur. Elle a souligné que "les tentatives de relevage sont effectuées dans des conditions particulièrement complexes et jusque-là inédites". Par conséquent, il existe "de fortes incertitudes" quant à la "faisabilité technique de la remontée des corps".
"Le risque, lorsque vous bougez un cadavre qui est resté très longtemps dans un tel milieu c'est la dispersion des éléments corporels", a estimé sur Europe 1 jeudi Jacques Reverberi, médecin expert. Selon lui, pour éviter cette dispersion, "il va falloir envelopper les corps avec un équivalent de filet, afin qu'ils restent homogènes".
Dégradation à la sortie de l'eau
D'autres experts ont eux souligné que le froid et l'absence d'oxygène des grandes profondeurs ont pu favoriser une bonne conservation des corps même si une dégradation rapide peut survenir dès qu'ils vont être sortis de l'eau.
Les enquêteurs de la gendarmerie ont effectué des prélèvements. Ceux-ci seront transmis la semaine prochaine, en même temps que les enregistreurs de bord, à un laboratoire d'analyse "afin de déterminer la possibilité d'une identification des victimes par l'ADN", a précisé la DGGN.
Huit personnels de la gendarmerie sont à bord de l'"Ile de Sein". Les raisons de l'accident de l'Airbus A330, toujours inexpliqué et qui avait coûté la vie à 228 personnes, pourraient être connues après l'analyse des deux boîtes noires. La première avait été repêchée dimanche. Elle est en bon état, alors que des incertitudes subsistent sur les possibilités d'exploitation de la seconde boîte noire, repêchée lundi. Les débris de l’avion d’Air France, qui effectuait la liaison Rio-Paris, avaient été localisés début avril à 3.900 mètres de profondeur, sur une zone de 600 mètres sur 200.