Abdelkader Merah, le frère aîné de Mohamed Merah, nie avoir aidé son cadet à tuer ses sept victimes mais a indiqué aux enquêteurs l'avoir accompagné chez un concessionnaire Yamaha où il était client. Mohamed Merah s'était rendu le 6 mars chez Yamaha pour demander en vain comment désactiver le système de géolocalisation d'un scooter T MAX qu'il venait de voler.
Il pourrait être déféré tôt dimanche matin devant un juge d'instruction antiterroriste après l'ouverture d'une information judiciaire. Pendant sa garde à vue, Abdelkader Merah a indiqué samedi aux enquêteurs qu’il était présent au moment du vol du scooter. Cette complicité de vol risque de lui valoir une mise en examen pour association de malfaiteur.
L'examen du contenu des ordinateurs de l'aîné des frères Merah n'a pour l'heure rien révélé de probant et la perquisition de son domicile n'a mis au jour ni armes, ni explosifs.
Abdelkader Merah, 29 ans, et sa compagne avaient été transférés samedi matin du commissariat central de Toulouse au siège de la Sous-direction antiterroriste (SDAT), à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. Le couple, arrivé peu avant 11 heures samedi, devait y terminer sa garde à vue. Selon les informations d’Europe 1, quatre magistrats devraient être saisis du dossier.
Il s'était déclaré "fier" des actes de son frère
Mohamed Merah était seul au moment des tueries au cours desquelles il est soupçonné d'avoir assassiné sept personnes dont trois enfants et trois parachutistes entre le 11 et le 19 mars. Mais les enquêteurs se demandent si son frère aîné aurait été une aide logistique pour le jeune homme de 23 ans, qui vivait apparemment au-dessus de ses faibles ressources officielles. Le parquet a en effet répété que le tueur présumé avait un train de vie "élevé", avec plusieurs voitures, des armes, alors qu'il ne touchait que le RSA.
Décrit comme un "salafiste très engagé" par plusieurs témoins interrogés, le frère aîné du tueur s'est déclaré "fier" des actes de son frère, ajoutant qu'il "approuvait son geste". Il nie néanmoins toute complicité. Abdelkader a déclaré aux policiers n'avoir pas été au courant des projets criminels de son frère, abattu jeudi par le Raid.