La SNCF n'est pas satisfaite de l'enquête menée sur l'accident qui a touché la gare de Brétigny-sur-Orge le 12 juillet 2013. Et le fait savoir. Elle a réclamé le 19 janvier dernier des compléments d'expertise aux juges d'instruction chargés de l'enquête, en pointant deux hypothèses : de mauvaises pièces placées sous scellés ou un déboulonnage volontaire.
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Un dévissage accidentel ? "Hautement improbable". Dans sa demande transmise à la justice, la SNCF regrette que "se contentant d'expliquer que les têtes de boulons auraient rompu par fatigue, les experts n'ont fourni aucune explication à l'absence incompréhensible des écrous sur les vis". Elle ajoute que "le dévissage accidentel d'un écrou oxydé est techniquement hautement improbable".
La compagnie ferroviaire estime par conséquent qu'"il ne peut y avoir que deux hypothèses : soit les pièces placées sous scellés ne sont pas les bonnes, soit les écrous ont été dévissés par une action volontaire".
Partant "des éléments" dont elle dispose aujourd'hui, sa conviction "est que l'acte volontaire n'est pas plausible", a indiqué un porte-parole de la SNCF. Pour l'opérateur ferroviaire, ce ne sons pas les bons boulons qui ont été placés sous scellés.
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"Manque de sérieux" et des "erreurs". La SNCF remet globalement en cause les 4.000 pages d'expertise rendues depuis le début de l'enquête y relevant des "erreurs" et un "manque de sérieux". Elle regrette que les analyses aient débuté seulement en mars 2014, soit huit mois après l'accident. Elle y déplore aussi que le lieu de l'accident était alors sali et détérioré, les pièces abîmées et l'aiguillage retiré. Enfin, elle ajoute que les boulons n'ont été l'objet d'"aucune analyse scientifique".
Trois boulons absents le jour du déraillement. Le 12 juillet 2013, le train reliant Paris à Limoges déraille en gare de Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne entraînant la mort de sept personnes. En cause ? Le retournement d'une éclisse. Cette dernière, sorte d'agrafe de 12 kilos qui relie deux rails qui se suivent, n'était fixée que par un seul boulon au lieu de quatre, selon les experts qui ont rendu leur rapport un an après l'accident.
Mais la SNCF estime que "contrairement aux allégations des experts, les boulons de l'éclissage en cause, étaient présents sur l'éclisse, peu avant l'accident". "La rupture n'est pas intervenue à l'issue d'un long processus de fatigue, qui aurait échappé à la vigilance des agents lors des tournées d'inspection", juge-t-elle.
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