"L'avion nous vole notre air", "Oui aux montons, non aux avions", "Les bocages et pâturages contre l'aéroport". Voici quelques-uns des slogans entendus dans la manifestation des opposants à la construction de l'aéroport de Notre-Dame des Landes, près de Nantes.
Près de 3.000 manifestants, venus de Loire-Atlantique en tracteur où en vélo, se sont réunis samedi après-midi, devant le Sénat. "Ça va plus vite en avion mais nous on a choisi le vélo. C'est moins polluant et surtout moins de dépense d'argent public", a commenté au micro d'Europe 1 l'un des manifestants.
Voici la vidéo de la mobilisation contre l'aéroport de Nantes :
"Ce n'est pas du folklore c'est une manière de vivre aussi. On vient de passer une semaine formidable, en vélo, en tracteur, en collectivité, ensemble. Et nous ce qu'on dit, c'est l'humain d'abord, pas Vinci d'abord", a ajouté une autre opposante.
"Il n'y a pas besoin d'aéroport"
Agriculteurs, riverains du bocage nantais et un collectif de 1000 élus locaux, ont fait le déplacement pour dénoncer ce projet qu'ils jugent "inutile" et qui empiète sur des terres agricoles dédiées à l’élevage et aux cultures fourragères.
Michel, venu déguisé en vache, rappelle qu'une cinquantaine d'exploitations agricoles sont menacées à deux pas de chez lui. "Nous, les vaches de Nantes, on n'a plus d'herbe, Jean-Marc Ayrault veut tout bétonner pour faire une grande mégalopole entre Nantes et Saint-Nazaire. Il n'y a pas besoin d'aéroport, il y a des aéroports partout", a-t-il déploré.
"Une cause nationale"
Plusieurs élus écolos, notamment Cécile Duflot et José Bové sont venus apporter leur soutien à cette mobilisation qui s'est déroulée dans le calme. "On essaie de faire un travail de pédagogie pour leur montrer qu'il n'y a pas d'issue positive et qu'il faut arrêter. C'est un projet qui se fait contre les agriculteurs et les habitants du village", a commenté Jové Bové, eurodéputé écologiste.
"Ce combat est devenu une cause nationale, on n'a plus besoin d'expliquer : tout le monde nous rejoint dans la nécessité de défendre les terres agricoles", a déclaré Julien Durand, de la Coordination des opposants au projet.
L'ouverture prévue en 2017
José Bové compte ainsi sur l'échéance présidentielle pour que les porteurs de ce grand projet d'aéroport revoient leur copie. L'idée, qui date maintenant de plus de 40 ans, est de remplacer l'aéroport actuel, Nantes-Atlantique à 10 km au sud-ouest de la ville, par un aéroport plus étendu, quelque 25 km au nord.
Après l'enquête publique en 2006, la déclaration d'utilité publique en février 2008, et, en décembre dernier, l'attribution de la réalisation et de la concession pour 55 ans au groupe Vinci, l'ouverture de l'aéroport est prévue en 2017 et la première pierre doit être posée d'ici deux ans.