Le parquet a requis un non-lieu pour Nicolas Sarkozy, mis en examen pour "abus de faiblesse".
Et si finalement Nicolas Sarkozy n'était jamais jugé dans l'affaire Bettencourt ? C'est du moins le scénario qui se précise après les réquisitions du parquet de Bordeaux vendredi. Le procureur de la République a en effet requis un non-lieu pour l'ancien président mis en examen en mars dernier pour "abus de faiblesse" aux dépens de Liliane Bettencourt, à qui il lui est reproché d'avoir soutiré de l'argent pour financer sa campagne de 2007. Pour rappel, ce dossier porte sur les possibles malversations commises par son entourage aux dépens de l'héritière de l'Oréal, considérée comme faible psychologiquement depuis septembre 2006.
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Six non-lieux au total. Le parquet de Bordeaux a également requis des non-lieux en faveur de l'ancien ministre Eric Woerth, ainsi que de l'homme d'affaires Stéphane Courbit et de l'avocat Pascal Wilhelm. Des non-lieux sont requis également à l'égard d'un des notaires de l'héritière de L'Oréal, Patrice Bonduelle, et de l'infirmier de cette dernière, Alain Thurin. Les six non-lieux sont requis "en l'absence de charge", écrit le parquet. En clair, la justice ne dispose pas de suffisamment d'éléments pour engager des poursuites à l'encontre de certaines personnes mises en examen dans cette affaire.
Banier et de Maistre dans le viseur du procureur. Le procureur a toutefois requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de l'artiste François-Marie Banier, dont l'amitié avec Liliane Bettencourt est à l'origine de toute cette affaire. Ce dernier est poursuivi par la fille de la milliardaire pour avoir notamment reçu environ un milliard d'euros de cadeaux au fil du temps. Dans ce dossier qui concerne essentiellement les abus de faiblesse qui auraient été commis au préjudice de Liliane Bettencourt depuis septembre 2006, François-Marie Banier doit être, de l'avis du procureur de la République Claude Laplaud, renvoyé devant la justice pour abus de faiblesse et blanchiment d'abus de faiblesse.
L'ancien homme de confiance de la milliardaire, Patrice de Maistre, pourrait lui aussi faire l'objet de poursuite selon les réquisitions du parquet. Patrice de Maistre, qui a fait 88 jours de détention provisoire dans cette affaire, est quant à lui mis en examen pour abus de faiblesse et blanchiment de fraude fiscale.
L'entourage de Bettencourt bientôt poursuivi ? D'autres proches de Liliane Bettencourt, avocat, notaire, gérant d'île paradisiaque, sont concernés par l'affaire. Ils ont été remplacés quand le scandale des écoutes a éclaté, mais les juges qui instruisent le dossier pensent qu'ils ont par la suite encore essayé d'abuser de la vieille dame. Le parquet de Bordeaux a suivi l'avis des juges en demandant un renvoi devant le tribunal de Martin Le Barrois d'Orgeval, l'ami de François-Marie Banier, pour abus de faiblesse, recel d'abus de faiblesse, blanchiment d'abus de faiblesse.
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Carlos Cassina Vejarano, qui gérait l'île des Bettencourt aux Seychelles, devrait quant à lui être poursuivi pour abus de faiblesse et abus de confiance aggravé par la particulière vulnérabilité de la victime. Le notaire Jean-Michel Normand devrait lui être inquiété pour complicité d'abus de faiblesse commis par Jean-Marie Banier, d'Orgeval et Patrice de Maistre, et l'avocat fiscaliste Fabrice Goguel pour blanchiment de fraude fiscale.
Les juges d'instruction se prononcent fin juillet. Le parquet de Bordeaux a annoncé ses réquisitions pile dans le délai de trois mois prévu par l'article 175 du Code de procédure pénale. Les trois juges d'instruction en charge du dossier, Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, lui avaient en effet transmis leur dossier d'instruction le 28 mars. Les trois juges pourront dire à partir de fin juillet qui, de ces douze hommes, ils décident de renvoyer effectivement devant le tribunal correctionnel. Ils ne sont en effet pas tenus de suivre l'avis du parquet.
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