L'INFO. Passée la surprise de la publication, l'affaire des "Sarkoleaks" a fait son entrée jeudi sur le terrain judiciaire. Suite à la publication dans la presse d'extraits d'enregistrements clandestins réalisés par Patrick Buisson lors de rencontres avec Nicolas Sarkozy alors que ce dernier était président de la République, les deux protagonistes de cette affaire ont contre-attaqué jeudi. Nicolas Sarkozy a dégainé le premier avec l'annonce d'un référé, suivi de près par son ex-conseiller et une plainte contre X. D'autres développements judiciaires pourraient suivre.
Un référé pour atteinte à la vie privée… C'est sur le terrain de la protection de la vie privée que le couple Sarkozy-Bruni a d'abord décidé de contre-attaquer, par la voie d'un référé. Le couple a ainsi décidé "de poursuivre (…) la captation, l'enregistrement et la diffusion de certains de leurs propos, en violation des articles 226-1 et 226-2 du code pénal", visant l'atteinte à l'intimité de la vie privée.
… pour stopper rapidement la diffusion. Par cette voie, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni ne s'attaquent pas directement à Patrick Buisson, du moins pour le moment. Le but est ici de stopper la diffusion des enregistrements le plus rapidement possible. Le tribunal pourrait ainsi obliger la rédaction d'Atlantico à retirer de son site internet les deux documents où les voix des conjoints sont identifiées, sous peine d'amende. Le simple fait d'enregistrer quelqu'un sans son consentement constituant une atteinte à la vie privée, tous les individus identifiés dans ces documents peuvent envisager un tel recours. L'audience pourrait se tenir rapidement. Ces faits sont passibles d'un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
Buisson crie lui au vol. L'avocat de l'ex-conseiller a annoncé de son côté qu'une plainte contre X pour "vol et recel" sera déposée dans les prochains jours, le temps de la finaliser. Me Goldnadel explique que son client cherche à savoir qui a dérobé les enregistrements, même s'il a "son idée", dit-il. En coulisses, Patrick Buisson a confié qu'il avait des doutes sur l'éventuelle implication de son entourage. Son fils unique, Georges, 37 ans, a pris les devant et démenti toute implication, dans une interview au Point. Ce dernier reconnaît en revanche qu'il avait connaissance de l'existence de tels documents.
Des enregistrements potentiellement précieux… pour la justice. Outre une plainte de Nicolas Sarkozy sur le fond de ces enregistrements, l'affaire pourrait connaître un tout autre tournant judiciaire, nettement plus embarrassant pour les deux parties. Ces documents intéressent en effet au plus fort les juges d'instructions enquêtant sur l'affaire des "sondages de l'Elysée". Plusieurs perquisitions ont d'ailleurs été réalisées chez Patrick Buisson, mais aussi dans ses bureaux à TF1, sans que les enquêteurs ne mettent la main sur ces bandes numériques. Avec cette publication prouvant l'existence de ces fichiers, les juges pourraient demander, à toutes les parties pouvant être en possession des enregistrements, de se faire remettre une copie. Ils peuvent également prier les enquêteurs de tout mettre en œuvre pour mettre la main sur ces précieuses données.
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