"C’est une affaire lourde". Le député UMP Pierre Lellouche, dont le nom est cité pour avoir animé une conférence sur "l'accès au crédit", a annoncé lundi qu’il portait plainte pour "escroquerie ou abus de confiance" en marge de l’affaire Bygmalion. Une annonce faite à la sortie de son audition par la justice en tant que témoin au pôle financier de Nanterre dans le cadre d'une enquête préliminaire sur les factures faramineuses adressées à l’UMP.
"C’est une sorte de viol". Pierre Lellouche est remonté et ne s'en cache pas : "un parti politique est financé en partie par les contribuables et en partie par les adhérents. Moi je suis adhérent de l’UMP, je verse ma cotisation annuelle et je verse une cotisation tous les mois. Et en plus j’ai versé pour le sarkothon. Une partie de cet argent est allé on ne sait où. Donc je veux savoir pourquoi cet argent a été détourné. Si ce détournement s’est fait avec la complicité de certains à l’intérieur de l’UMP, c’est un abus de confiance. Si l’UMP a été victime de gens peu scrupuleux, c’est une escroquerie. J’ai donc porté plainte pour escroquerie et abus de confiance. Je me considère comme gravement insulté, c’est une sorte de viol. Je veux que la lumière soit faite, il y va de l’honneur de la famille politique à laquelle j’appartiens."
"La question de la direction de l’UMP est posée". Quant aux affirmations de Jean-François Copé, qui a répété qu’il ne savait rien, le député de Paris n' pas éludé : "moi je ne suis pas là pour accuser quoique ce soit. Il me l’a dit au téléphone. Mais j’attends des explications, car il y a un problème lourd. Ou bien il n’est au courant de rien et il y a là problème d’entourage du président, d’incompétence. Ou bien il y a des complicités dans son entourage est très grave. La question de la direction de l’UMP est posée"
Parmi les révélations de ces dernières semaines concernant ce dossier, Libération a notamment la tenue d'une convention qu'aurait animée le député UMP Pierre Lellouche sur "l'accès au crédit", organisée le 30 mai 2012, facturée 299.000 euros par une filiale de Bygmalion. Problème : le député UMP assure n'y avoir jamais participé. "C’est exactement comme si on vous voulait votre nom et qu’on allait commettre un braquage", a-t-il encore commenté lundi.
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