L'ancien directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, est convoqué mardi matin à la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) à Lille dans l'affaire de proxénétisme dite du Carlton. Europe1.fr fait le point sur les informations qui ont filtré sur cette audition.
DSK aurait préféré être entendu par les juges
Dominique Strauss-Kahn souhaitait-il être entendu ? Oui, mais pas par la police judiciaire. Depuis que son nom a été cité dans l'affaire dite du Carlton le 17 octobre dernier, DSK demandait, par la voix de ses avocats, à être entendu par les juges en charge du dossier. Finalement, ce sont les policiers lillois qui l'interrogeront à partir de mardi matin, 9 heures.
Que veulent savoir les enquêteurs ? Ils chercheront à savoir si DSK savait que les "femmes libertines" avec lesquelles il participait à des partis fines de Paris ou Washington étaient en fait des prostituées rémunérées pour leurs prestations sexuelles et sous la coupe du proxénète Dodo la Saumure. Les avocats de DSK assurent que DSK ne serait qu'un client à son insu. Une escort girl affirme le contraire et assure que l'ex patron du FMI s'est renseigné sur ses tarifs.
Où DSK sera-t-il interrogé ? Si la PJ mènera l'audition, c'est dans les locaux de la gendarmerie de Lille que DSK sera entendu. Le lieu s'avérait tout simplement plus pratique : les locaux refaits à neuf de la gendarmerie de Lille sont plus à même d'accueillir une personnalité médiatique telle que DSK. La caserne de gendarmerie dispose notamment de chambres… dans le cas où l'ancien ministre serait placé en garde à vue.
Si garde à vue il y avait, elle ne devrait pas excéder 48 heures
Sous quel régime ? Ce n'est pas confirmé officiellement mais DSK pourrait être entendu sous le régime de la garde à vue. Des informations en ce sens de sources proches du dossier ont filtré ce week-end. Lors de cette éventuelle garde à vue, l'ancien ministre socialiste pourra être assisté d'un avocat. En théorie, elle peut durer jusqu'à 96 heures, mais ne devrait pas excéder 48 heures, toujours de source proche du dossier.
Quelles accusations pèsent sur DSK ? La tournure de l'audition de mardi décidera d'une éventuelle mise en examen de DSK pour complicité de proxénétisme. Ce sera le cas si les juges acquièrent la conviction que DSK a favorisé l'existence ou le développement du petit réseau de prostitution gravitant autour de l'hôtel Carlton de Lille avec les prostituées de Dodo la Saumure.
Mais, l'ex-patron du FMI pourrait, en outre, être poursuivi, à l'issue de son audition, pour recel d'abus de bien sociaux. Dans l'affaire du Carlton, un chef d'entreprise proche de DSK finançait les soirées coquines et les voyages en les faisant passer les dépenses en notes de frais sur le compte de la filiale du groupe Eiffage qu'il dirigeait. L'ex ministre était-il au courant de la combine ? Les compagnons de soirées de DSK affirment que non. Rien ne dit que les magistrats seront du même avis.
Si huit personnes ont déjà été mises en examen dans l'affaire du Carlton, beaucoup d'avocats du dossier, et pas seulement ceux de DSK, pensent que les charges qui pèsent sur l'ancien ministre ne tiennent pas juridiquement.