L'affaire Copé prend une tournure judiciaire. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire visant implicitement Jean-François Copé, le patron de l'UMP, révèle Le Monde. Cette enquête, confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, a été ouverte le 5 mars dernier pour "faux", "abus de biens sociaux" et "abus de confiance". Jean-François Copé est soupçonné de favoritisme envers Bygmalion, une agence de communication fondée par deux de ses intimes, Bastien Millot, son ex-directeur de cabinet à Meaux et Guy Alvès, son ancien chef de cabinet à Bercy.
L'UMP s'en prend à Sapin. L'UMP a affiché jeudi sa "sérénité" après l'ouverture d'une enquête préliminaire, tout en prenant "acte" que Michel Sapin en ait été informé à l'avance. Dans un communiqué, le premier parti d'opposition souligne en effet avoir appris ce développement "par la presse" et dit l'accueillir "avec sérénité". L'UMP précise également qu'il prend "acte du fait" que le ministre du Travail "était informé de l'ouverture de cette enquête avant qu'elle ne soit rendue publique, puisqu'il l'a évoquée en direct ce matin sur Europe 1".
Une facture de huit millions pour Bygmalion. Durant la campagne présidentielle de 2012, le président de l'UMP aurait fait appel à leurs services pour organiser les meetings de son parti. Le hic : il aurait facturé les prestations de Bygmalion à des prix bien plus élevés que la normale. Le montant total de ses surfacturations s’élèverait à huit millions d'euros. "Lors des meetings, les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d'éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels !", détaillait Le Point, qui a révélé l'affaire, le 27 février dernier.
Bygmalion, intermédiaire lors d'une vente de bien immobilier. Autre fait troublant : l'un des actionnaires de Bygmalion serait par ailleurs une société appartenant à Emmanuel Limido, gestionnaire de fonds lié au Qatar, qui avait fait l'intermédiaire en 2007 lors d'une vente de bien immobilier de l’État français au Qatar. Et à l'époque, Jean-François Copé était ministre du Budget.
Une société à la santé florissante, alors que... Une pratique embarrassante. D'autant plus qu'en juillet 2013, l'UMP a dû faire appel à ses sympathisants pour éponger les 11 millions d'euros manquants après l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Alors que Bygmalion, affiche, pour sa part, une santé financière "florissante".
Jean-François Copé dénonce un "coup monté". Forcé de s'expliquer,Jean-François Copé avait promis, lors d'une déclaration solennelle au siège de l'UMP, que l’UMP mettrait à disposition "l’intégralité de sa comptabilité, des pièces comptables, des factures" dans une pièce sous scellés. Il avait toutefois estimé que son parti ne devait pas être le seul à jouer le jeu de la transparence. C'est pourquoi, il compte déposer début avril deux propositions de loi sur la transparence. Le patron de l'UMP a également décidé de contre-attaquer sur le plan juridique en portant plainte contre Le Point. Selon lui, cette affaire constitue "un coup monté totalement ignoble" visant à déstabiliser la droite à l'approche des municipales.
RÉACTION - Le soutien gêné de l'UMP
SOUVIENS TOI - Copé n’a pas toujours défendu la transparence
L'INFO - Copé va déposer deux lois sur la transparence
ON VOUS RÉSUME - Une du Point : ce qu'on sait sur "l'affaire Copé"