Annie Sugier, la présidente de la Ligue internationale des femmes, co-créatrice du comité "Justice pour Nafissatou Diallo", est revenue mercredi matin sur la décision du tribunal pénal de Manhattan de classer l'affaire DSK. "Il y a un déni de justice parce qu'on ne va pas jusqu'au bout", a déploré Annie Sugier, présidente de la Ligue du Droit International des Femmes et co-créatrice du comité Justice pour Nafissatou Diallo mercredi matin sur Europe 1.
"Le nom même de notre comité signifiait que l'on voulait justice, c'est à dire aller jusqu'au bout de la procédure", a indiqué Annie Sugier qui a précisé ne pas connaître l'accusatrice de DSK. "Dans cette affaire, on passe d'un extrême à l'autre et cela me choque tout autant : d'abord, on traîne quelqu'un menotté à la face du monde entier et après on clôt une affaire sans avoir eu de débat contradictoire sur le dossier", a-t-elle regretté."Ce qui me choque aussi profondément c'est que l'on parle d'une relation 'hâtive'. Cela veut dire que l'on a deux individus qui ne se connaissent pas, l'un est le client d'un grand hôtel, l'autre une simple femme de ménage et, au simple coup d'oeil, il y a une relation ? Et ça n'est pas une agression sexuelle ça ?", a fait mine de s'interroger la féministe.
"On ne va pas au fond du dossier. On a le point de vue de quelqu'un (le procureur) qui se base uniquement sur la crédibilité et ça, c'est très grave", a relevé Annie Sugier qui dénonce : "ça veut dire que si on n'est pas quelqu'un de parfait, si on est une menteuse, si on a certains nombres de défauts, on ne peut pas être agressée".Annie Sugier a dit souhaiter que "cela continue en France": "il y a des plaintes, il faut aller jusqu'au bout", a-t-elle ajouté.