Pendant des années, Gabriel a accusé son grand-père viol, avant de se rétracter. Jeudi matin, il lui a demandé pardon, alors que l'affaire était examinée devant la cour de révision à Paris. Aujourd'hui, Christian Iacono, l'ancien maire de Vence, qui a été condamné à 9 ans de prison, demande donc sa réhabilitation. La Cour de révision dira le 18 février si elle ordonne ou non un nouveau procès. L'ex-maire, pour qui ce mensonge "a fait de 14 ans de sa vie un calvaire", ne se dit toutefois pas prêt à pardonner à son petit-fils.
"J'ai eu du mal à me rétracter". Jeudi, l'émotion a submergé l'auditoire de la cour de révision de Paris. Gabriel Iacono, qui ne peut rentrer en contact avec Christian Iacono depuis sa remise en liberté conditionnelle en 2011, a demandé le pardon de son grand-père. "Excuse-moi", lui a demandé Gabriel. "J'ai eu du mal à me rétracter, j'ai eu des doutes. J'ai eu peur de passer pour un menteur, devant mon fils, devant tout le monde. J'ai dû faire un travail sur moi-même pour assumer les conséquences de mes actes", confie le jeune homme aujourd'hui âgé de 24 ans.
"Lui demander pardon". Gabriel s'est ensuite retourné vers son grand-père, qu'il n'avait pas vu depuis près de trois ans, le jour de sa condamnation précisément. "Je sais que je n'ai pas le droit de parler à mon grand-père, mais je voudrais devant vous, devant témoins, lui demander pardon", a-t-il déclaré. Emu après avoir entendu son petit-fils, Christian Iacono a expliqué qu'il ne pouvait "pas condamner un enfant de 10 ans qui avec un mensonge" a fait de 14 ans de sa vie "un vrai calvaire".
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Des rétractions qui dérangent l'accusation ? L'avocate générale Pauline Caby a estimé les rétractations du petit-fils de Christian Iacono "extrêmement sujettes à a discussion", "floues", fluctuantes", "imprécises". Pour l'avocat de Gabriel Iacono, Me Luc Febbraro, la position de l'accusation traduit peut-être une "blessure, qui peut être celle de l'institution judiciaire", qui aurait été "baladée pendant des années" et a condamné "sur les fantaisies d'un enfant".
En mai 2011, quelques mois après la condamnation en appel de son grand-père, cette affaire avait connu un spectaculaire rebondissement : Gabriel Iacono était revenu sur ses accusations, maintenues pendant 11 ans et portant sur des faits qui se seraient déroulés entre 1996 et 1998 dans la villa de Christian Iacono, à Vence, alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans.
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