C'est le dernier espoir de Jérôme Kerviel devant la justice. La Cour de cassation a examiné jeudi le pourvoi formé par l'ancien trader après sa condamnation à 5 ans d'emprisonnement, ainsi qu'à 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts à la Société Générale. Et l'enjeu est de taille. Si son pourvoi est rejeté, Jérôme Kerviel devra en effet retourner en prison. Dans cette affaire, l'ex-trader devenu le symbole des dérives de la finance, peut compter sur les membres de son comité de soutien. Pour rappel, Jérôme Kerviel avait été licencié en 2008, consécutivement à la perte de 4,9 milliards d’euros pour des prises de positions risquées sur des marchés spéculatifs à l'insu de sa hiérarchie.
>> Mise à jour jeudi à 10h45 : la décision sur le pourvoi sera rendue le 19 mars.
Un comité qui provient de toute la France. Aujourd'hui, Jérôme Kerviel vit du soutien de ses proches et du comité de soutien composé d'une dizaine de personnes. Des hommes venus de tous horizons et de toute la France, qui ont pour seul point commun, la défense d'un homme qu'ils ne connaissaient pas avant l'affaire, mais qu'ils refusent de voir comme seul coupable. Ils sont une douzaine, à Paris, en Bretagne, ou encore dans le Sud de la France. Et ils font cause commune autour de celui qu'ils appellent affectueusement "Jérôme".
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"Il ne faut pas qu'il baisse les bras". Blogs, réunions, recueil de témoignages, ces hommes font d'abord du soutien logistique pour aider Jérôme Kerviel dans sa défense. Mais ils sont aussi là pour l'aider à tenir le coup psychologiquement, comme en témoigne Laurent, l'un des membres fondateur du comité.
"On essaye de lui faire comprendre qu'il ne faut pas qu'il baisse les bras, parce que c'est un combat qui le dépasse un peu. Il faut bien comprendre que tous les salariés de France peuvent un jour se retrouver à la place de Jérôme Kerviel. Quand on vous tape dans le dos, qu'on vous incite à faire des choses, qu'on vous met tous les moyens à disposition pout franchir toutes les barrières ; et après, qu'on se dit qu'on n'a pas contrôlé ; non, ce n'est pas comme ça que ça marche. Qu'est-ce-que vous voulez qu'on fasse ? Qu'on laisse quelqu'un se faire pendre sur la place publique ?", interroge Laurent au micro d'Europe 1.
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Le pape François, "un phare qui montre le cap". C'est donc sur leur présence fidèle que peut compter Jérôme Kerviel pour tenir le coup à l'audience de la Cour de cassation. Son avocat le dit en effet épuisé et démoralisé après ces six ans de combat judiciaire. Mais, dans la seule interview qu'il ait accordée récemment à un site d'information catholique, Jérôme Kerviel semble avoir trouvé une autre forme de soutien : celle du Pape François, pourfendeur des dérives de la finance. L'ancien trader confie en effet a Aleteia : "c'est pour moi l'image d'un phare qui montre un cap".
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