Il dit se sentir "abandonné". Albert Chennouf, père du caporal Abel Chennouf, tué par Mohammed Merah le 15 mars à Montauban, a porté plainte contre Nicolas Sarkozy et Bernard Squarcini, le directeur central du renseignement intérieur. "Je les tiens pour responsables de la mort de mon fils", explique-t-il au Nouvel Observateur.
Albert Chennouf estime en effet que Nicolas Sarkozy et Bernard Squarcini n'ont pas empêché la mort de son fils, et entend donc les poursuivre pour "non-assistance à personne en danger". La plainte a bien été déposée, selon le parquet de Nîmes, et le dossier doit être transmis au parquet de Paris.
"Bénédiction des services français"
"Nous nous posons fatalement des questions", affirme Albert Chennouf. "Je n'ai pas fait l'ENA ni Science-Po mais je ne suis pas bête. Je pense que lorsqu'on va au Pakistan en faisant un crochet par Israël, ce ne peut être qu'avec la bénédiction des services français", soutient-il.
Albert Chennouf juge "de plus en plus plausible" l'"hypothèse qu'on a éliminé Merah pour qu'il ne parle pas". "Je ne dis pas que les policiers du Raid ont mal fait leur travail. Mais la volonté politique était qu'il meure", assure-t-il.
Ce père confie aussi se sentir "oublié de tous" : "personne, ni à l'Elysée, ni au ministère de la Défense, ni à celui de l'Intérieur, n'a pris le temps de nous écrire ou de nous passer un coup de fil".