L’INFO. Les juges en sont convaincus : la décision de recourir à l’arbitrage dans le litige opposant Bernard Tapie au Credit Lyonnais, en 2008, a été prise au plus haut sommet de l’Etat. La mise en examen pour "escroquerie en bande organisée", mercredi , de Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, et celle de Jean-François Rocchi, ancien président du CDR, pourrait donc bien n’être qu’une première étape dans cette enquête.
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L'enquête remonte jusqu'à l'Elysée. Les juges ont d’ailleurs clairement fait comprendre à Stéphane Richard, après l’avoir mis en examen, qu'ils allaient maintenant se tourner vers l'Elysée. Et demander des explications à ceux qui ont "suivi" de très près ce dossier en 2007 et 2008. Faute de pouvoir entendre Nicolas Sarkozy, ils vont se rabattre sur ceux qui sont soupçonnés d'avoir transmis ses instructions.
Au tour de Guéant ? Premier visé : Claude Guéant, l’ex-secrétaire général de l'Elysée à l’époque des faits. Ce dernier a reçu plusieurs fois Bernard Tapie. Il a aussi organisé une réunion, dans son bureau, avec les deux hauts fonctionnaires mis en examen mercredi, pour valider le choix de l'arbitrage. Tout porte donc à croire que Claude Guéant sera prochainement convoqué à la Brigade Financière, en charge de l’enquête, à Paris.
La question de la convocation devant un juge ne fait pas de doute pour Jean Peyrelevade. "Je pense qu'il le sera", a assuré l'ancien président du Crédit Lyonnais, jeudi matin sur Europe 1. Dans cette affaire, "le pense qu'il a transmis une instruction. J'en suis assez convaincu", a ajouté Jean Peyrelevade. Selon ce dernier, "l'étau se resserre et l'affaire va continuer à se développer dans cette direction".
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Pérol également entendu ? Le même sort pourrait être réservé à François Perol , alors adjoint de Claude Guéant. Aujourd'hui à la tête du groupe Banques populaires-Caisses d'Epargne, François Pérol est celui qui avait reçu Bernard Tapie, en 2008, juste après l'arbitrage qui accordait 400 millions d'euros à l'homme d'affaires.