Affaires des écoutes : Sarkozy aurait bien promis d’agir pour Azibert

Nicolas Sarkozy a bien eu l'intention d'agir en faveur du haut magistrat Gilbert Azibert.
Nicolas Sarkozy a bien eu l'intention d'agir en faveur du haut magistrat Gilbert Azibert. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
RÉVÉLATION - Les écoutes du portable de Nicolas Sarkozy ont révélé que l’ex-président de la République aurait bien promis au magistrat Gilbert Azibert d’intercéder en sa faveur pour un poste à Monaco.

L’info. Mis en examen pour corruption, Nicolas Sarkozy avait habilement répondu en interview aux questions sur sa relation avec Gilbert Azibert, magistrat à la cour de Cassation qui lorgnait sur un poste à Monaco.

"Monsieur Azibert était candidat à un poste à Monaco. Il ne l’a pas eu. Mon avocat, Thierry Herzog, m’a demandé si je pouvais me renseigner pour faire une démarche auprès de Monaco. Je n’ai pas fait cette démarche, c’est dans le dossier, c’est prouvé. Le palais de Monaco a indiqué qu’il n’y a eu aucune démarche en faveur de monsieur Azibert. Et par ailleurs, il existe une écoute - qui elle n’a pas fuité dans la presse, on se demande bien pourquoi… - où je dis à Thierry Herzog : "non, je ne ferai pas l’intervention"." avait-il déclaré lors d'une interview conjointe Europe 1-TF1.

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Une défense habile puisqu’effectivement, comme le révèle Le Monde, dans cet enregistrement du 26 février, Nicolas Sarkozy explique à Maître Herzog (son avocat lui aussi mis en examen dans l’affaire) sur son téléphone officiel qu’il a décidé de ne pas intercéder en la faveur de Gilbert Azibert.

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Omission. Pas de mensonge donc, mais un petit oubli, que répare le quotidien du soir en publiant des extraits d’écoutes. Trois semaines auparavant, sur un téléphone acheté sous un nom d’emprunt, Nicolas Sarkozy explique à Thierry Herzog qu’il "aidera" Gilbert Azibert, soupçonné d’avoir divulgué des informations couvertes par le secret au clan Sarkozy dans l’affaire Bettencourt. "Moi, je le fais monter (…) appelle-le aujourd’hui en disant que je m’en occuperai parce que moi je vais à Monaco et je verrai le prince", a ajouté l’ancien locataire de l’Elysée. Le 24 février, il confirme, toujours sur son téléphone officieux, qu’il est sur le point d’intervenir : "je voulais te dire, pour que tu puisses le dire à Gilbert Azibert, que j'ai rendez-vous à midi avec Michel Roger, le ministre d'Etat de Monaco (...) Je t'appellerai pour te dire ce qu'il en est".

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Revirement subit. Mais ça, c’était juste avant ce revirement, opéré sur la ligne officielle. Le Monde alourdit encore un peu plus la suspicion en affirmant que, le même jour, Nicolas Sarkozy et Maître Herzog vont avoir la même conversation sur la ligne que l’ancien président utilisait sous un nom d’emprunt. D'après le quotidien, les enquêteurs "pensent avoir établi" que MM. Sarkozy et Herzog ont appris le 25 février que la ligne secrète était aussi sur écoute et qu'"ils auraient donc adapté leur discours" et "éventuellement, leurs actes". L'information judiciaire pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction, élargie ensuite à des faits de corruption, avait été ouverte le 26 février.

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Toujours selon Le Monde, le ministre d'Etat de Monaco, Michel Roger, a confirmé aux enquêteurs que Nicolas Sarkozy l'avait appelé au téléphone le 25 février mais qu'il n'avait pas évoqué Gilbert Azibert. Le délit de corruption peut être constitué par une simple promesse en faveur d'une personne dépositaire de l'autorité publique pour la pousser à agir en vue d'obtenir un avantage.