Nicolas Sarkozy a été pris de court avec la mort des quatre soldats français vendredi en Afghanistan. A la suite de ces décès, le chef de l’Etat a annoncé un retrait possible accéléré des forces françaises installées dans le pays et dont le retour était initialement prévu en 2014. Cette annonce a été faite avec quelques jours d'avance, selon les informations d’Europe 1.
Car le président français comptait annoncer une accélération "possible" du retrait des troupes françaises déployées en Afghanistan en fin de semaine. Le pensionnaire de l’Elysée voulait profiter de la venue de son homologue afghan, Hamid Karzaï, vendredi à Paris pour faire en faire part.
Triste ironie du sort, la visite du président afghan devait permettre de rappeler les exigences de la France devant les risques croissants d’infiltration de l’armée afghane par des talibans.
Une présence critiquée
Vendredi, le président afghan doit venir signer un traité d’amitié et de coopération entre Paris et Kaboul. Nicolas Sarkozy et Hamid Karzaï doivent également raviver la flamme du soldat inconnu. Les deux hommes devraient être accompagnés d'un des plus hauts chefs militaires afghans, le Général Nazar.
Problème : la présence de ce dernier pourrait être mal vue. Car le militaire afghan qui a abattu les soldats français était, précisément, sous ses ordres.
"Une sortie compliquée"
Et cette venue intervient alors qu’une consigne de l’Elysée fait déjà des remous au sein des troupes françaises. Depuis le 15 juillet, les soldats français ne mènent quasiment plus d’offensive contre les talibans, dans le but de réduire les risques. Presque cloîtrés dans leur cantonnement, les militaires estiment que "cela laisse l'initiative à l'ennemi". Leurs officiers croient même que "leur sortie d’Afghanistan n’en sera que plus compliquée".
Nicolas Sarkozy misait jusqu'à présent sur un retrait progressif des troupes. Au nom des engagements internationaux de la France, il s'en tenait au calendrier de la coalition internationale, qui fixe à fin 2014 le retrait définitif des forces combattantes de l'Otan en Afghanistan.