C'est au tour de l'administration judiciaire d'être éclaboussée par la polémique entourant le meurtre d'Agnès. Alors que la direction du collège-lycée du Chambon-sur-Lignon affirme "avoir découvert en même temps que la famille d'Agnès l'effroyable vérité" sur le passé du suspect, le garde des Sceaux, Michel Mercier a ordonné dimanche l'ouverture d'une enquête pour "savoir s'il y a eu défaillance ou non" dans le suivi judiciaire de l'assassin présumé de l'adolescente. Et dans la foulée, le dossier est remonté jusqu'à Matignon puisqu'autour de François Fillon, se tiendra lundi à 16h30 une réunion réunissant Michel Mercier ainsi que les ministres de l'Intérieur, Claude Guéant, et de l'Education, Luc Chatel.
L'administration judiciaire pointée du doigt
La direction du collège Cévenol a jeté un pavé dans la mare en annonçant dimanche ne pas avoir été informée du passé de violeur présumé du suspect, également élève dans leur établissement. La question de savoir si l'administration judiciaire doit informer la direction d'un établissement scolaire du comportement d'un élève s'est, après cette affaire, imposée à tous.
"Il n'est pas normal, tolérable, que les autorités du collège n'aient pas été informées des antécédents judiciaires de ce jeune. C'est un dysfonctionnement majeur", a notamment déclaré l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. "C'est inacceptable et je souhaite que le garde des Sceaux fasse toute la lumière dans cette affaire. Agnès ne peut pas être morte pour rien".
Une enquête sur le suivi judiciaire
Pour déterminer s'il y a eu des manquements de la part des différentes autorités concernées, le garde des Sceaux, Michel Mercier, a ordonné l'ouverture d'une enquête. "Il est vraisemblable que nous constaterons, et ce n'est pas vraiment une surprise, que la science psychiatrique n'est pas une science exacte puisque le contrôle judiciaire avait vu ses modalités fixées après l'expertise psychiatrique", a-t-il expliqué.
Le ministre de la Justice a par ailleurs annoncé qu'il réunirait lundi les parquets généraux de Nîmes et Riom ainsi que les services de la protection judiciaire de la jeunesse pour déterminer les conditions de ce suivi.