La pluie tombe à nouveau depuis plusieurs jours sur l'ensemble de la France. De quoi rassurer les agriculteurs, qui souffrent de la sécheresse depuis le printemps ?
C'est apparemment loin d'être le cas. Fabrice, éleveur à Montemboeuf (Charente), explique que les pluies de ces derniers jours ne sont "qu'une goutte dans l'océan".
Le problème, c'est que ces précipitations arrivent trop tard : la grande sécheresse du printemps a fortement ralenti la pousse de l'herbe et diminué le volume des récoltes. Le mal est déjà fait, les agriculteurs en paient les conséquences.
Fabrice, éleveur : "C'est une goutte d'eau dans l'océan"
Fabrice explique que ces précipitations, même si elles duraient encore toute une semaine, ne serviraient qu'à faire "reverdir" son terrain, à peine assez pour nourrir ses bêtes pendant un mois. Faute d'herbe en quantité suffisante, il achète donc de la paille en grande quantité, comme les autres éleveurs des 71 départements touchés par les restrictions d'eau.
"La nourriture du pauvre", déplore Fabrice. Il a déjà du débourser 3.600 euros pour en acheter 45 tonnes, juste de quoi éviter à ses bêtes de "crever". Si la situation ne s'améliore pas de façon spectaculaire, il risque de devoir investir le triple de ce montant d'ici la fin de l'année. Un cercle vicieux, puisque les rendements ont été largement impactés par le manque de pluie. La récolte du maïs a chuté de moitié, le fourrage de deux tiers. "C'est affolant", s'inquiète Fabrice. "C'est dramatique. Il faudra des années pour se relever".