Le premier vol "nouvelle formule" d'Air France a décollé dimanche matin à 9h35 du tarmac marseillais à destination d'Istanbul. Contre 80€, les passagers ont pu découvrir la nouvelle offre "low cost" d'Air France, qui vient clairement chasser sur les terres de Ryanair et d'Easyjet, deux compagnies qui pratiquent des prix attractifs.
Créée exclusivement au départ de l'aéroport de Marseille, ces nouveaux prix cassés de la compagnie française sont proposés pour treize destinations, dont trois en France : Bâle-Mulhouse, Biarritz, Brest, Athènes, Copenhague, Düsseldorf, Eindhoven, Milan, Moscou, Prague, Beyrouth, Casablanca et, donc, Istanbul.
"Nous créons à Marseille une mini-compagnie aérienne avec ses avions et son personnel", a affirmé le directeur général d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon, lors de sa venue jeudi sur l'aéroport marseillais pour le lancement officiel de la première "base de province" de la compagnie française.
Au total, dix Airbus A319 et A320 sont désormais basés sur l'aéroport marseillais. Selon les destinations, ils accompliront au moins deux rotations quotidiennes entre 6h et 23h. Sur la base du volontariat, 120 pilotes et 220 hôtesses et stewards ont été affectés sur ces nouvelles lignes. Le personnel au sol a également été renforcé.
Après Marseille, Nice, Toulouse et Bordeaux
Après Marseille, qui sert de "test grandeur nature", Air France a prévu d'ouvrir au printemps 2012 des bases à Nice et à Toulouse puis à Bordeaux. Pour reconquérir des parts de marché face à la pression du TGV et des compagnies à bas coûts, qui ne cessent de gagner du terrain sur les courts et moyens courriers, la compagnie française a mis en place une optimisation des moyens et une nouvelle organisation négociée avec les pilotes et les équipages.
Ce dispositif doit permettre à la compagnie aérienne de serrer les prix (de 50 euros pour les vols domestiques à 110 euros pour un aller simple sur Moscou) en maintenant les prestations habituellement offertes par la compagnie française sur ses autres vols comme le choix de la place, les journaux et la collation à bord ou encore la gratuité des bagages.
"Ce développement répond à l'une des principales attentes de nos clients : voyager rapidement à des tarifs compétitifs", estime le président de l'aéroport Marseille-Provence, Jean-François Brando. En cinq ans, l'aéroport provençal a surfé sur la vague du low-cost, doublant le nombre de ses lignes aériennes régulières directes: 51 en 2006, 104 en 2011.