Le syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), très majoritaire chez Air France, a annoncé mardi un taux de grévistes supérieur à 60% parmi les pilotes de la compagnie, touchée par un conflit lancée par l'ensemble des syndicats de l'aérien. "Le taux de grévistes parmi les pilotes d'Air France est ce mardi entre 60 et 70%", a déclaré à l'AFP Yves Deshayes, président du SNPL national. La direction d'Air France ne donne pas de taux de grévistes. "Le mouvement continue et vu que le gouvernement ne propose pas de rendez-vous avant la fin du préavis, nous allons aller au bout", a ajouté le responsable syndical. "Nous estimons que ce n'est pas très responsable de ne rien proposer tout de suite et de laisser faire la grève", a commenté Yves Deshayes au 2e jour de grève contre une proposition de loi, votée fin janvier par les députés, qui vise à encadrer davantage le droit de grève dans l'aérien de façon à mieux informer en amont les passagers.
Tous les syndicats de l'aérien ont déposé un préavis de grève du 6 au 9 février pour demander le retrait de la disposition principale du texte, qui impose aux grévistes des préavis individuels 48 heures à l'avance.
Le mouvement est principalement suivi chez les pilotes d'Air France, qui a annoncé devoir annuler mardi environ 50% de ses vols long courrier et 30% de ses court et moyen courrier. A ces annulations préventives se sont ajoutées des annulations "à chaud" sur le court et moyen courrier, mais "nous restons sur la même tendance", a-t-on assuré à la direction d'Air France. La compagnie easyJet, qui avait dû annuler six vols lundi, a annoncé mardi être en mesure d'effectuer tout son programme au départ de ses bases françaises.
Yves Deshayes a indiqué que le SNPL n'avait pas encore décidé de la suite à donner à ce mouvement, les instances nationales ayant validé vendredi dernier une possible poursuite du mouvement soit dans la foulée du 9 février soit à une autre date. "Le taux de grévistes est proche de celui de hier (plus de 50%) mais il y a de plus en plus d'annulations car le réservoir de non grévistes diminue", a ajouté le président du SNPL. Le texte doit être examiné au Sénat le 15 février, avant de revenir à l'Assemblée.