Air Méditerranée délocalise

Air Méditarranée est en pleine "restructuration". © MaxPPP
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avec Julien Pearce , modifié à

Les salariés français sont remplacés par des équipages grecs, à des salaires 30% moins chers.

En temps de crise, il n'y a pas de petites économies. Alors quand une compagnie aérienne a la possibilité de réduire fortement ses coûts, elle n'hésite pas. C'est ce qui est en train de se passer cher Air Méditerranée. Cette compagnie aérienne française remplace progressivement son personnel français par des professionnels grecs. Leurs salaires sont 30% moins chers et les charges sociales sont également inférieures.

"C'est une délocalisation pure et dure"

Désormais les équipages sont exclusivement grecs sur la moitié des vols d'Air Méditerranée. La filiale Hermès Airlines créée il y a un an en Grèce, assure depuis quelques semaines une bonne partie des liaisons au départ de la France.

Pour Denis Roumier, délégué syndical à Air Méditerranée, "c'est une délocalisation pure et dure". "Ils prennent les avions de notre flotte, qu'ils réématriculent en Grèce pour correspondre à la réglementation et pouvoir faire voler des pilotes grecs. Les salaires sont payés en Grèce, les gens travaillent en France" explique-t-il au micro d'Europe 1.

La situation désespère Wiliam, steward sur Air Méditerranée. Il sait que le mois prochain il sera au chômage.

Pour Jérôme Riquois, délégué syndical du SNPNC ( syndicat national du personnel naviguant commercial) et steward Air Méditerranée, "la situation est révoltante", a-t-il affirmé sur Europe1. "On prépare des actions dans la semaine à venir, a-t-il ajouté soulignant que son syndicat "allait interpeler le ministre des Transports".

"On est en train de structurer notre groupe"

Antoine Ferretti, PDG d'Air Méditerranée, refuse de parler d'une "délocalisation masquée". Sa position est tout à fait assumée : "Nous sommes en train de développer une filiale au dépend de sa maison-mère qui est de moins en moins compétitive sur son marché. On est en train de structurer notre groupe".

Cette restructuration passe par un plan social en France. Quatre-vingt cinq des 330 salariés devraient recevoir leur lettre de licenciement le mois prochain.