L'affaire a été baptisée "Air cocaïne" par la presse de Saint-Domingue. Deux pilotes d'avion français arrêtés il y a un an et demi en République dominicaine après la découverte de valises remplies de cocaïne dans leur appareil, vont enfin être jugés à partir de lundi. Les deux hommes qui ont connu plus d'un an de détention dans les geôles locales, ne cessent de clamer leur innocence.
>> Mise à jour le 22 septembre à 19h30 - Le procès a été repoussé au 1er décembre lundi par la justice de la République dominicaine. A l'ouverture du procès, l'audience a été reportée à la demande de plusieurs avocats de la défense, en raison de l'absence de certains témoins et d'interprètes.
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26 valises, 700 kg de "coco". Le 20 mars 2013, Pascal Fauret et Bruno Odos, un membre de l'équipage, et leur passager sont interpellés sur le tarmac de l'aéroport de la station balnéaire de Punta Cana, dans l'ouest de la République dominicaine. Leur appareil privé, un Falcon 50, propriété du lunetier Alain Afflelou et exploité par une société de leasing, s'apprête à décoller pour la France. Mais dans la soute, 700 kg de cocaïne répartis dans 26 valises sont retrouvés par les autorités dominicaines. Le début d'un long calvaire pour les pilotes qui débute par la case prison.
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"Nous ne sommes pas venus comme des voleurs". Un et demi plus tard, les deux pilotes vont enfin pouvoir s'expliquer. Un droit que la justice dominicaine leur refusait jusqu'alors. Leur procès a été reporté maintes fois, alors que le procureur local continue de considérer que les deux pilotes français étaient au courant que de la cocaïne se trouvait en soute et même que ce sont eux les instigateurs de ce
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Une accusation insensée pour Pascal Fauret joint à Saint-Domingue par Europe 1. "Nous sommes salariés d'une compagnie aérienne et nous sommes venus dans le cadre d'un vol commercial pour venir chercher un passager", assure-t-il. "Nous ne sommes pas venus comme des voleurs, c'est parfaitement clair. On ne comprend pas comment on peut en arriver à faire un tel amalgame, en maintenant qu'il s'agit d'un avion privé qui s'apprêtait à s'enfuir. C'est complètement faux", poursuit le pilote.
Un long procès inespéré. A l'audience, tout l'enjeu pour les deux hommes consistera à convaincre les magistrats… par l'intermédiaire d'interprètes qui traduiront leurs propos plus ou moins fidèlement. En liberté conditionnelle depuis trois mois et contraints de rester sur place, ils restent très marqués par leurs 15 mois de détention.
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"Tous ces jours que l'on n'a pas vécus avec nos familles, à mener tous nos projets qui étaient déjà en route, c'est un gâchis énorme", regrette de son côté Bruno Odos. "On est enfermé ici donc on se débat. Mais personne ne nous voit et personne ne nous écoute. C'est terrible", poursuit-il. Leur procès apparait donc désormais comme une opportunité désesperée. Il pourrait durer entre un et deux mois.