Le tribunal correctionnel de Marseille devant lequel comparaissent 12 hommes soupçonnés d'avoir racketté des boîtes de nuit d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), a rejeté jeudi la demande de renvoi du procès, formulée par la défense en l'absence de leur accusateur. Les douze hommes, liés au grand banditisme corse, sont jugés pour extorsion de fonds en bande organisée et association de malfaiteurs.
L'enquête avait débuté sur la base des dénonciations d'un "collecteur" d'argent, Didier Guadagna, lieutenant du parrain corse Jacques Buttafoghi, assassiné en 2009. Mis en examen dans cette affaire mais laissé libre sous contrôle judiciaire, Didier Guadagna, ne s'est pas présenté à l'audience jeudi matin.
Les avocats des autres prévenus, jugeant "indispensable" la présence de leur accusateur, ont demandé le report du procès et la délivrance d'un mandat d'amener. Le parquet a "regretté l'absence" de M. Guadagna et estimé que les PV d'audition de ce dernier devant la police et les juges d'instruction permettraient toutefois au tribunal de "donner connaissance de ce qu'il a à dire". Car "j'ai le souci que les prévenus puissent être rapidement fixés sur leur sort", a dit le représentant du parquet, Damien Martinelli, qui a été suivi par le tribunal.
Deux des prévenus sont en détention provisoire, notamment Toussaint Acquaviva, 62 ans, lieutenant du parrain corse Ange-Toussaint Federici, 53 ans, surnommé le berger-braqueur de Venzolasca (Haute-Corse), condamné à 30 ans de réclusion criminelle dans l'affaire de la tuerie du bar des Marronniers, en 2006, à Marseille. Le procès des 12 hommes doit durer jusqu'au 22 novembre. Ils risquent entre 5 ans et 20 ans de prison.