Savez-vous ce qu'ont fait vos ados samedi soir ? Ils ont sans doute bu de l’alcool avec leurs camarades. C'est une tendance de plus en plus inquiétante qui est aujourd’hui dénoncée par les médecins.
Dès 11-12 ans, les jeunes boivent de l'alcool. A 15 ans, un adolescent sur trois a déjà connu une ivresse alcoolique. Une association de parents d'élèves a décidé de tirer la sonnette d'alarme cette semaine, en organisant un débat avec des spécialistes.
Les comas éthyliques des jeunes explosent
Les médecins des urgences sont catégoriques : les comas éthyliques des jeunes sont de plus en plus fréquents. Et selon certains psychiatres, cette tendance est même en "explosion". Les concernés le reconnaissent même : filles ou garçons, à 14 ans, ont déjà consommé de l’alcool. Et beaucoup d’entre eux ont déjà été malades à cause d’une trop grande ingestion d’alcool.
"Une fois on a dû me faire vomir" :
La bière d’abord, Vodka, tequila, whisky ensuite
Généralement, les soirées commencent par de la bière. Un alcool "facile" à boire. Ensuite ce sont les alcools forts que l’on commence à boire. Le plus prisé, c'est la vodka. Elle rend ivre très vite, elle est incolore, donc elle peut se cacher dans des bouteilles d'eau.
Malgré l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs, ces derniers savent parfaitement comment acheter leurs bouteilles. Les collégiens évitent les supermarchés et ciblent les petites épiceries de quartier qui acceptent de leur vendre des bouteilles.
Les parents souvent crédules
Evidemment, il ne viendrait pas à l’idée d’un adolescent de 12-13 ans d’aller prévenir ses parents qu’il sort boire avec ses copains. Les jeunes font évidemment tout pour le leur cacher. "Moi, quand je vais à une soirée, personnellement je dors chez la personne pour ne pas rentrer chez moi", confie une collégienne de 14 ans, au micro d’Europe 1.
"Moi, faut pas qu’ils (les parents) le sachent, ils ne me laisseraient plus sortir, ils ne me laisseraient plus rien faire, ils le prendraient très mal. Ils deviendraient parano en fait", confie une autre adolescente.
"Au collège, l’adolescent est en risque d’user de substances"
Et justement, quand on leur pose la question, les parents ont très souvent le sentiment que leurs propres enfants ne sont pas concernés, ne boivent pas.
Pour Xavier Pommereau, psychiatre spécialiste de l'adolescence, "il faut que les parents aient la lucidité de savoir que quand leur enfant est au collège, il est en risque d’user et d’abuser de substances qui vont du tabac en passant par l’alcool, le cannabis, la cocaïne. Donc il faut absolument en parler avec l’adolescent. Il faut savoir si notre propre enfant est capable, même s’il se livre à une ivresse, de ne pas prendre son scooter, d’appeler et de dire : ‘là ca va pas, il faut venir me chercher’".
La prise de conscience de son état d’ébriété par l’adolescent est un reflexe indispensable pour éviter toutes sortes de drames. Notamment les accidents de scooters ou de voitures : première cause de mortalité des jeunes. Mais également les rapports sexuels non consentis ou non protégés, sans parler des accidents domestiques et des dommages très graves que l'alcool peut causer sur le cerveau des ados.