Le deuil a commencé pour la famille de Yann Desjeux, seul Français dont la mort a été confirmée sur la prise d'otages du site gazier d'In Amenas, en Algérie. Contactée par Europe 1 samedi, la grande soeur de l'ancien militaire de 52 ans se souvient d'un homme qui "aimait la vie d'une façon générale".
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"Jusqu'au bout, j'y ai cru"
La voix posée, Marie-Claude Desjeux raconte ces longues heures de prise d'otages, "partagée entre l'espoir et le désespoir". "Jusqu'au bout, j'y ai cru", ajoute-t-elle. Elle a cru, espéré que son frère s'en tire indemne. Mercredi, c'était encore possible. Alors que des informations contradictoires parvenaient déjà en France sur le nombre de Français pris en otages et sur leurs conditions de détention, Yann Desjeux s'était manifesté. D'un coup de fil à un correspondant de Sud Ouest, il avait assuré qu'ils étaient "bien traités" par leurs geôliers.
Dans quelles conditions ce père de deux enfants divorcé est-il mort ? "Je ne sais pas comment ça s'est passé, on n'en sait pas plus", résume sa soeur au micro d'Europe 1. "Si un jour on peut savoir, ça sera très bien. Mais si on ne sait pas, on se rappellera qu'on avait un frère formidable", ajoute-t-elle.
"Il adorait voyager"
Alors que son frère, ancien du RPIMA de Bayonne, avait élu domicile à Anglet, où il était aux commandes d'un restaurant, Marie-Claude, depuis Paris, se souvient d'un frère "qui adorait voyager". "Son restaurant le prenait beaucoup. Et de temps en temps ça devait le démanger de reprendre un peu de missions" de sécurité.
La dernière fois qu'elle l'a vu, "pour une réunion familiale mi-décembre", elle l'a embrassé et lui a dit "prends soin de toi". Serein, il lui avait répondu "ne t'inquiètes pas". C'était "trois jours" avant de partir pour l'Algérie. "Je pense qu'il a été au bout de ce qu'il a pu faire. Nous sommes fier de lui", conclut Marie-Claude.