Les plages où pullulent des algues vertes interdites d’accès. Nathalie Kosciusko-Morizet a ordonné mardi la fermeture effective des plages où les algues vertes ne pouvaient être ramassées. "La priorité dans ce contexte, c'est l'application des mesures de protection : aucune plage où les algues vertes ne peuvent être ramassées toutes les 24 heures ne doit être fréquentée", a indiqué la ministre de l’Ecologie.
C’est ce que réclamaient les écologistes et scientifiques, après la mort de sangliers sur une plage de Morieux, en Bretagne.
"C'était la norme. C'est une exigence que j'ai réaffirmée de manière très très stricte après avoir reçu les analyses" de l’autopsie des sangliers morts sur une plage de Morieux et dont les résultats ont été rendus publics dans la nuit de vendredi à samedi, a souligné Nathalie Kosciusko-Morizet. Et d’ajouter : "les analyses tendent à montrer que c'est vraiment l'hydrogène sulfuré issu de la décomposition des algues qui est la cause majeure" du décès de ces 36 animaux, survenu en juillet dans l'estuaire du Gouessant, en Ille-et-Vilaine.
C'est la première fois que la ministre de l'Ecologie est aussi ferme sur le sujet. Depuis le début de l'été, elle n'était pas intervenue sur le sujet. Seule la préfecture des Côtes-d'Armor avait confirmé les résultats des analyses, mais avec une grande prudence indiquant simplement qu'"en l'état actuel des données, les seuls résultats significatifs portent sur le H2S", la décomposition produit de l'hydrogène sulfuré, un gaz toxique.
Quant au chef de l'Etat, il avait jugé "absurde de désigner des coupables, de montrer du doigt des agriculteurs qui ont fait d'énormes progrès en la matière (...) et qui ne sont pas coupables de choix économiques qui ont été faits il y a bien longtemps", au début du mois. Nicolas Sarkozy s'adressait aux écologistes.
Vers un plan algues vertes
La ministre de l’Ecologie a assuré ensuite que "l'urgence, c'est la mise en oeuvre du plan algues vertes". Initié l'an passé, ce plan qui concerne huit baies et doit conduire "des centaines d'exploitations à se transformer", "doit être signé en septembre" pour la baie de Saint-Brieuc, a ajouté la ministre.
"L'agriculture a une part importante dans les nitrates qui sont produits en Bretagne et se retrouvent dans les rivières", a rappelé Nathalie Kosciusko-Morizet. Mais, a-t-elle relevé, il faut du temps pour modifier un système de production qui existe "depuis des décennies" et il faut trouver "un équilibre" notamment avec le tourisme.
50 plages fermées ?
"Une cinquantaine de plages" pourraient être concernées, selon Claude Lesné, ancien chercheur au CNRS et spécialiste de la toxicité des polluants aériens. La ministre n’a donné aucune indication sur le nombre, ni la localisation des plages susceptibles d’être visées par des fermetures.