Un décret ministériel modifiant les normes d'épandage des effluents d'élevage en France suscite la colère des écologistes, pour qui cette mesure contredit le plan de lutte contre les marées vertes lancé par le gouvernement. En cause : une révision du mode de calcul de l'épandage des éleveurs de la filière porcine, pratique souvent accusée de favoriser le développement des algues vertes.
Jean-François Piquot, porte-parole d'Eau et Rivières de Bretagne, estime que ce décret paru mardi est "un déni des efforts financiers des Bretons pour se débarrasser des marées vertes". "On voudrait plomber la politique de l'eau et ne pas atteindre le bon état des eaux exigé par les directives européennes qu'on ne s'y prendrait pas autrement", dit-il dans un communiqué
Ce décret permet de prendre en compte la totalité des surfaces d'une exploitation, et non plus seulement la "surface pontentiellement épandable" - qui excluait jusqu'à présent les zones à proximité des cours d'eau ou de tiers - pour calculer les quantités d'effluents épandables. Ces quantités restent limitées à 170 kg d'azote par hectare, mais prenant en compte une surface plus grande, cela devrait se traduire par une hausse de 20% des quantités d'azote épandues sur les sols, estime Eau et Rivières.