Six scientifiques ont demandé vendredi la publication complète des rapports d'autopsie et d'analyses sur la trentaine de sangliers découverts morts en juillet en Bretagne, "pour pouvoir statuer de façon catégorique sur la cause de cette hécatombe d'animaux", expliquent-ils dans un communiqué.
"Au vu des données fragmentaires fournies par la préfecture des Côtes- d'Armor, l'hécatombe de sangliers sur les vases gorgées de sulfure d'hydrogène (H2S) semble bien due à une intoxication aiguë par le sulfure d'hydrogène", précisent-ils.
Recherches sur un éventuel poison
Ces six scientifiques sont spécialistes des algues. Le docteur Claude Lesné est médecin spécialiste des polluants aériens et dénonce depuis longtemps les dangers représentés par le H2S produit par les algues en décomposition. Il y a également le vétérinaire Gaël Virlouvet, le biologiste Jean-Paul Guyomard, le docteur Françoise Riou, médecin de santé publique, le professeur de toxicologie Jean-François Narbonne, et le toxico-chimiste André Picot.
Pour l'instant, les analyses pratiquées ont montré que cinq sangliers sur six analysés présentaient du H2S dans leurs poumons, dont trois à des doses comparables ou supérieures à celles retrouvées dans le cheval mort en 2009 d'une intoxication au H2S.
Les recherches d'un éventuel poison, qui aurait pu être administré par un riverain du Gouessant, sont en cours d'achèvement : pour l'instant, sur deux animaux analysés, l'un présentait des traces de poison (chloralose), en quantité toutefois insuffisante pour provoquer la mort. Une recherche de H2S est également en cours sur un ragondin retrouvé mort dimanche dans la même zone.