Dorénavant, les marques ne pourront plus faire croire que certains produits ont des vertus qu'ils n'ont pas. La Commission européenne a adopté mercredi une liste de 222 allégations de santé qui sont désormais autorisées sur les étiquettes, les emballages et les publicités pour les produits alimentaires dans les 27 pays de l'UE. L'objectif est de mettre fin aux affirmations trompeuses.
Par exemple, la mention "le calcium est bon pour le cœur" ou "le thé vert vous aide à avoir une bonne tension", sera interdite sur les étiquettes car cela n'est pas prouvé scientifiquement. En revanche, la mention "le calcium est bon pour les os" sera, elle, autorisée. A la demande notamment d'associations de consommateurs, l'UE a voulu mettre bon ordre sur ces allégations en les répertoriant au registre communautaire "sur la base d'avis scientifiques solides".
Une première liste de 44.000 allégations
Le processus, très complexe à mener, a été lancé en 2008 lorsque les Etats membres ont soumis une liste de 44.000 allégations de santé, que la Commission a réduit à 4.600. Sur celles-ci, 222 ont donc reçu le feu vert, tandis que plus de 1.600 n'étaient pas autorisées et que l'examen se poursuit sur les quelque 2.200 autres, essentiellement des produits à base végétale. L'industrie agro-alimentaire souhaitait, elle, conserver près de 4.000 allégations.
"L'autorité de sécurité des denrées alimentaires a refusé 80% des allégations parce qu'elles n'étaient pas fondées. Ça veut dire que l'industrie a surfé sur la vague de crédulité des consommateurs qui ont envie de manger sain qui ont fait confiance aux allégations. Ça c'est inacceptable", déplore Monique Goyens, la directrice du bureau européen des consommateurs au micro d'Europe 1.
Six mois pour faire respecter la législation
Cette décision est "le fruit d'années de travail et marque une étape importante dans la réglementation des allégations de santé accompagnant les denrées alimentaires", a commenté le commissaire à la Santé, John Dalli. "La liste des allégations autorisées pourra être consultée en ligne et permettra aux consommateurs, où qu’ils se trouvent dans l’UE, de faire leur choix en connaissance de cause", a-t-il ajouté.
L'un des objectifs de cette clarification est également de simplifier la tache des autorités chargées de faire respecter la législation qui "pourront désormais s’appuyer sur une liste unique d'allégations, assorties des conditions de leur utilisation", selon la Commission. Les marques ont désormais six mois pour respecter la nouvelle législation. "A partir du début du mois de décembre 2012, toutes les allégations qui ne sont pas autorisées ou à l'examen seront interdites", a précisé la Commission.