Pour certains, les festivités du 14 juillet ont mal tourné. Une trentaine d’interventions ont dû être réalisées à Paris pendant le week-end en raison d’accidents liés à la manipulation de pétards et d’engins explosifs. "Les équipes ont passé des nuits blanches à opérer des patients", confirme le professeur Alain Sautet, chirurgien spécialiste de la main à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris.
"Ce qui a été le plus impressionnant cette année, c’est le nombre de patients et la gravité des lésions", analyse-t-il au micro d’Europe 1. Certaines des victimes, qui ont en général entre 20 et 25 ans, doivent être amputées d’un ou plusieurs doigts.
Des "plaies de guerre"
"Nous avons traité huit patients, entre 20 et 27 ans, avec un nombre d’amputations de doigts ou de pouce relativement important, environ une quinzaine de doigts". Signe que les médecins étaient débordés, ils ont dû "refuser de prendre en charge des patients venant de l’extérieur".
Pour Alain Sautet, "l’ampleur du phénomène s’explique par l’utilisation de ‘mortiers’, qui sont de véritables grenades". Il s'agit de puissants feux d'artifice projetés par un mortier. Le chirurgien n’hésite d'ailleurs pas à comparer les blessures qu’il a vues à des "plaies de guerre". Ces "mortiers", cylindriques, font la taille d'une grosse balle de tennis et doivent, en principe, exploser en l'air et pas au sol.
Pour en acheter, il faut être professionnel, ou s'enregistrer en préfecture, comme le stipule la loi depuis trois ans. Mais des filières illégales existent et le mois dernier, les douanes ont saisi plus de 130.000 engins suspects, dont ces bombes d'artifice, dont certaines ont un défaut majeur : elles explosent trop rapidement.
D’autres incidents ont aussi été signalés. A Corbeil-Essonnes, dans l’Essonne, une tour entière a dû être évacuée en raison d’un incendie qui n’a fait aucun blessé. En cause, d’après les premiers éléments de l’enquête : des feux d’artifice tirés par des particuliers dans la nuit du 13 au 14 juillet, et qui auraient provoqué un départ de feu sur un balcon.