PRIVÉE DE CANTINE. En janvier dernier, l'histoire de Léa, 5 ans, exclue de la cantine de son école, située dans les Pyrénées-Atlantique, par une policière municipale à cause d'impayés, avait fait grand bruit. L'histoire d'Océane, survenue la semaine dernière, n'en n'est pas si éloignée. Cette fillette de trois ans, scolarisée à l'école de Feneu, près d'Angers, a été empêchée de prendre son repas à la cantine. Motif ? La petite fille n'y est pas inscrite. Cette décision, qui a été prise par une adjointe au maire, a scandalisé les enseignants, révèle le quotidien Ouest-Francedans son édition de vendredi. Une information depuis confirmée par Bernadette Coiffard, maire de cette commune qui compte environ 2.000 habitants.
Que s'est-il passé ? Vendredi 15 février, vers 11 heures 30, Christiane Dentier a dû se rendre au CHU d'Angers pour y faire soigner un de ses enfants. Elle a prévenu l'école où est scolarisée sa fille Océane qu'elle ne pourrait pas venir la chercher à l'heure de la pause déjeuner. Selon la mère de la fillette, le directeur de l'établissement a alors contacté la mairie afin d'accueillir l'enfant à la cantine et "cela ne semblait pas poser de problème". Cet élément a été démenti par le maire: "la mairie n'a pas été prévenue", a-t-elle affirmé.
La fillette s'est donc rendue à la cantine, mais les employés communaux se sont étonnés de sa présence alors qu’elle n’y était pas inscrite. Ils ont alerté la mairie. L’adjointe aux affaires sociales s'est alors rendue à la cantine. Elle a ensuite fait sortir la fillette avant de la conduire dans le local où se trouvait le directeur, à la stupéfaction des enseignants, relate Ouest-France.
"Un excès de zèle inadmissible". "Elle ne voulait pas que la petite fille mange, sous prétexte qu’elle n'était pas inscrite. Évidemment, avec les enseignants présents, on a partagé notre repas avec l’enfant", a raconté au quotidien Mathieu Benoit, le directeur de l’école. "C’est la première fois que je vois ça", a dit le directeur.
La présidente de l’association des parents d’élèves de l'école, Marie Paul, considère pour sa part que "cet excès de zèle de l’élue est inadmissible". Pierre Benoiton, adjoint aux affaires scolaires, a estimé que sa collègue du conseil municipal "avait traité les choses plutôt de manière administrative que de manière humaine. Elle m'a contacté le soir même et m'a dit qu'elle avait fait une bêtise et que c'était une erreur". De son côté, le maire a estimé que "dans cette affaire", les responsabilités étaient partagées à "50-50".