Do you speak English ? En France, le niveau d’anglais n'est pas très bon. Pour combler cette carence, le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, lance lundi un comité stratégique des langues. Objectif : réinventer l'apprentissage de l'anglais à l'école.
"C'est effectivement une vraie faiblesse de notre pays, nous ne sommes pas bons en anglais", a constaté lundi le ministre dans un entretien diffusé sur i-Télé. "Ce n'est pas le problème du nombre d'heures", a-t-il estimé, soulignant qu'"un lycéen qui présente le baccalauréat a eu 1.000 heures d’anglais dans sa scolarité". "Le sujet, c'est de savoir ce qu'on fait pendant ces 1.000 heures et comment on les répartit tout au long de la scolarité", a-t-il ajouté.
"Sensibiliser dès trois ans"
Le comité stratégique, qui débutera ses travaux ce lundi, devra ainsi réfléchir à des modalités d'apprentissage plus efficaces, s'appuyant notamment sur les nouvelles technologies. "Aujourd'hui on a des progrès considérables, vous pouvez avoir des locuteurs natifs en visio-conférence dans des salles de cours, ou (...) vous pouvez sensibiliser dès la maternelle à partir de trois ans", a-t-il expliqué.
Ainsi, Luc Chatel souhaite sensibiliser les plus petits à l’anglais. "Je crois à la sensibilisation dès le plus jeune âge", a-t-il fait valoir. "On peut tout à fait dès trois, quatre ans, au moment où on découvre le langage, être sensibilisé à la langue anglaise, à des mots, à des comptines, à des chansons", a-t-il poursuivi.
Trop théoriques, trop littéraires"
Geoffrey, étudiant de 23 ans, parle lui très bien anglais. Mais il ne doit pas cet atout à l’école mais plutôt à son séjour d’un an à Manchester, qu’il a effectué après le bac : "jusqu’en terminal, le système français est peut-être à revoir. On a des cours en anglais qui sont parfois trop théoriques ou trop littéraires", estime-t-il au micro d’Europe 1. "Pour les étudiants et les jeunes qui arrivent après nous, c’est essentiel de parler anglais", assure-t-il.
Edouard, un Britannique, a une idée pour améliorer le niveau des Français : imposer l’anglais à la télé en remplaçant les doublages par des sous-titres. "Quand on regarde les Pays-Bas ou dans les pays scandinaves, ils parlent tous très bien anglais. C’est parce qu’ils utilisent le sous-titrage", explique-t-il à Europe 1.
Et si les Français ne sont pas bons en anglais, ils restent meilleurs que certains voisins européens. Selon une étude d’un organisme de langue, les Italiens et les Espagnols parlent en effet moins bien l’anglais que les Français.