L’info. Les opposants au mariage homosexuels ne désarment pas après le vote du projet de loi à l'Assemblée : ils se sont rassemblés dimanche après-midi à Paris sur un axe allant de La Défense à l'Arc de Triomphe pour demander le retrait du projet de loi alors qui sera examiné au Sénat à partir du 4 avril.
Combien sont-ils ? C'est, à nouveau, le grand écart entre les estimations de la police et celle des organisateurs. La première estimation de la préfecture de police, publiée peu avant 18 heures, fait état de 300.000 manifestants. Les organisateurs du rassemblement revendiquent, eux, "au moins 1,4 million" de participants.
De la Place de l'Etoile au pont de Neuilly, et sur les avenues adjacentes, nous sommes 1,4 million! Merci à tous!— La Manif Pour Tous (@LaManifPourTous) March 24, 2013
Lors de la manifestation du 13 janvier, la police avait compté 340.000 manifestants alors que les organisateurs en revendiquaient près d'un million.
>> Une appli pour se compter
Des tensions. Des gaz lacrymogènes ont été tirés par des gendarmes mobiles à plusieurs reprises alors que des manifestants voulaient accéder aux Champs-Elysées. "Entre 100 et 200 personnes ont tenté de forcer un barrage pour rejoindre les Champs-Elysées", a expliqué un porte-parole de la préfecture de police. Les gendarmes mobiles ont été "obligés de répondre en utilisant des gaz aérosols pour qu'ils ne puissent pas accéder à ce périmètre interdit", a-t-il poursuivi. La manifestation était initialement prévue sur un axe de près de 5 km entre la Défense et l'Arc de Triomphe, place de l'Etoile.
"Ne rien lâcher". "Notre détermination est énorme", a assuré Frigide Barjot, chef de file de "La manif pour tous", à l'origine du mouvement. "On lâche rien", martèle aussi le collectif sur Twitter depuis plusieurs semaines.
La foule #GrandeArmée se presse sous le podium! et l'avenue #Foch commence à se remplir. #RetraitLoiTaubiratwitter.com/LaManifPourTou…— La Manif Pour Tous (@LaManifPourTous) 24 mars 2013
Un podium avenue de la Grande armée. Les manifestants sont appelés à se rassembler sur "un axe unique et symbolique", de l'Arche de la Défense à Charles de Gaulle-Etoile, où "un podium géant" a été dressé devant l'Arc de Triomphe sur l'avenue de la Grande armée. Les organisateurs souhaitaient initialement mobiliser sur les Champs-Elysées mais ont essuyé un refus catégorique de la préfecture de police de Paris "pour des raisons d'ordre public". La manifestation qui a débuté à 14 heures compte plusieurs points d'entrée et s'apparente donc cette fois à "un stockage". Les organisateurs espèraient ainsi "une meilleure visibilité sur le nombre des participants" et un "effet de masse" maximum.
Tous à la ManifSurPlacepourTous ! Joie de vous retrouver tous! Bravo etmerci pour ces 6 mois de feu, de joie et d'amours. JE VOUSAIMETOUS!— Frigide Barjot (@Frigidebarjot) 23 mars 2013
L’inconstitutionnalité du texte en question. Si le vote du projet par le Parlement ne fait guère de doute, les opposants misent encore sur des risques d'inconstitutionnalité et de fragilités juridiques du texte. Ils comptent redemander dimanche soir à François Hollande de retirer le texte pour le soumettre au référendum. Selon eux, ce projet "bouleverse totalement la société en niant la parenté et la filiation naturelles" et "les conséquences économiques, sociales et éthiques seront inéluctables".
Va-t-on lui refuser de connaitre son père ou sa mère? #RetraitLoiTaubiratwitter.com/LaManifPourTou…— La Manif Pour Tous (@LaManifPourTous) 24 mars 2013
Un rassemblement apolitique, mais… Alors que la manifestation se veut apolitique, le Front national a invité ses militants à rejoindre une délégation nationale du parti. Plusieurs ténors de droite ont aussi affiché leur soutien, tel le député UMP Henri Guaino, qui a appelé les manifestants à "censurer" le gouvernement "dans la rue". Le président de l'UMP Jean-François Copé a aussi invité les militants de son parti à manifester "en masse". Selon lui, le gouvernement "méprise" les quelque "700.000 citoyens" qui "ont signé une pétition pour saisir le Conseil économique, social et environnemental (Cese)", jugée fin février irrecevable sur le fond.