Le gouvernement accélère, les opposants se radicalisent. A quelques jours de l'examen en seconde lecture du texte de loi sur le mariage homosexuel, le week-end dernier a vu les "antis" se livrer à de nombreuses actions plus ou moins coup de poing. Avec bien souvent plusieurs arrestations et de nombreuses gardes à vue à la clef.
Nuit au commissariat pour 67 opposants. Lundi matin, 67 "antis" se trouvaient en garde à vue dans des locaux de police situés… rue de l’Évangile, dans le 18e arrondissement de Paris. Ils ont été interpellés dans la nuit de dimanche à lundi, peu avant une heure du matin, aux abords de l'Assemblée nationale. Ils sont susceptibles d’être poursuivis pour "non dispersion après sommation lors d’un attroupement", délit passible d’un an de prison et 15.000 euros d’amende.
>> Mise à jour à 16h45 : les garde à vue des 67 opposants au mariage gay ont été levées.
Se réclamant de l'organisation "camping pour tous", ces manifestants à la fois proches de la "Manif pour tous" et de la frange la plus radicale du mouvement, commençaient à dresser une dizaine de tentes devant le palais Bourbon. Selon l'AFP, cette action visait à dénoncer l'agression, samedi à l'aube près de l'Odéon, d'un jeune militant UMP connu pour son engagement contre le mariage homosexuel. Le mobile de cette agression semble cependant "crapuleux" et sans aucun lien avec les positions de la victime, a cependant précisé une source judiciaire.
Comité d'accueil au concert de Manuel Valls. Plus tôt dans la journée 56 autres opposants au mariage homosexuel ont été arrêtés aux abords du Sénat, sans être placés en garde à vue. Puis vers 22 heures, dix-neuf personnes ont été appréhendées aux abords de la salle Pleyel, où le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, assistait à un concert. Elles ont en revanche toutes été laissées libres vers minuit après vérification d’identité.
Caroline Fourest poursuivie. Toute la journée de samedi, certains d'entre eux ont poursuivi la journaliste indépendante Caroline Fourest, perturbant à Nantes un débat auquel elle participait, bloquant son TGV et l'attendant à son retour en gare Montparnasse, à Paris. Vingt-sept d'entre eux ont été interpellés à Paris, sans être placés en garde à vue.
Barjot appelle quand même à la manif'. Loin d'être effrayée par ces arrestations et la lettre ouverte que lui a adressée son beau-frère Karl Zéro lundi, Frigide Barjot continue d'appeler à manifester. Ainsi son collectif, La Manif pour tous, prévoit une nouvelle manifestation le 21 avril, et éventuellement le 23, jour du vote solennel du Parlement. Le mouvement avait déjà annoncé une action le 5 mai, "en écho au rassemblement de Jean-Luc Mélenchon", et une autre "d'ampleur nationale et internationale", le 26 mai, a-t-il rappelé. La Manif pour tous prévoit également des rassemblements "à partir de mardi 19 heures tous les soirs place Edouard Herriot", près de l'Assemblée nationale. Des appels en ce sens circulent déjà sur les réseaux sociaux.
Des comités d'accueil de ministres. Enfin, "d'autres mouvances" appellent à des comités d'accueil des ministres dans les jours qui viennent, auxquels ne se joint pas la Manif pour tous, "qui prône des actions résolument non violentes", précise-t-on dans l'entourage de Frigide Barjot.
Le compte @huonsles qui a lancé l'action salle Pleyel :
Sur twitter, le compte @huonsles invite préparer des "accueils" aux différents membres du gouvernement lors de leurs futurs déplacements : Cécile Duflot, Manuel Valls, Arnaud Montebourg ou Michel Sapin font partie de leurs prochaines cibles. C'est sur ce même compte que l'information de la présence de Manuel Valls salle Pleyel avait été diffusée.