Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a déclaré jeudi au Sénat qu'il allait "renforcer les moyens en effectifs et en investissements" de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qu'il appelle cependant à "mieux se coordonner" et "gagner en souplesse".
Lors des question cribles thématiques du Sénat consacrées à l'antiterrorisme en France, le ministre a été interrogé à plusieurs reprises sur ce service de renseignement dépendant de son ministère, créé en 2008 sous Nicolas Sarkozy et mis en cause dans l'affaire Merah. "Il faut renforcer" la DCRI "en moyens, en effectifs et en investissements", a dit le ministre, plaidant pour plus "d'efficacité" dont le "principal frein réside dans (des) cloisonnements entre services où à l'échelon local", ce qui lui avait été reproché dans l'affaire Merah où des "failles" et "erreurs" avaient été pointées. "Il faut gagner en souplesse", a demandé Manuel Valls, l'appelant à "mieux se coordonner" avec les autres services, par exemple la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), l'autre grand service de renseignement qui dépend du ministère de la Défense.
Manuel Valls a été interrogé sur le rapport rendu mardi par une mission parlementaire, critique sur la DCRI mais prônant également des moyens, plus de transparence ainsi qu'un cadre juridique pour les agents du renseignement français. "Il y a un besoin de transparence", a opiné le ministre de l'Intérieur, mais "nous devons protéger nos agents (...), là est la ligne de crête à trouver ensemble" dans la "réflexion" qu'il veut engager. Il est opposé à ce que la DCRI devienne une direction générale indépendante de la direction générale de la police nationale (DGPN), comme le demande la mission dans son rapport.