L'heure était au recueillement lundi soir après la fusillade qui a fait quatre victimes dans un collège juif, lundi matin à Toulouse, des soirées de commémoration ont pris place un peu partout en France.
Veillée funèbre à Toulouse. Dans la ville rose d'abord, où la population reste très marquée par la tuerie. Une veillée funèbre a été organisée à l'école juive de Toulouse. A 19h45, deux fourgons des pompes funèbres, munis de compartiments réfrigérés, sont entrés dans l'établissement, sans qu'on puisse immédiatement savoir s'ils contenaient les quatre corps.
Des membres de la communauté juive devait en effet se regrouper autour des corps de l'enseignant et des trois enfants tués lundi matin. D'après le rite juif les morts doivent être enterrés dans les 48 heures. "Un cortège pourrait partir tôt mardi matin" de l'école pour un rapatriement en Israël, par avion, depuis Marseille, a indiqué un proche de la famille.
Marche silencieuse à Paris. Quelques milliers de personnes, dont beaucoup de jeunes, se sont rassemblées lundi soir place de la République à Paris pour une marche silencieuse. Les manifestants, souvent jeunes, marchaient avec des drapeaux français et des pancartes de l'Union des étudiants juifs de France, l'association à l'origine de la marche blanche. "J'étais au bord des larmes toute la journée, les frissons, la chair de poule, c'était très important pour moi d'être présente, c'est comme un devoir pour nous", explique une jeune maman au micro d'Europe 1. "Beaucoup de gens auront encore envie de partir en Israël par peur d'être juif en France, je ne vois pas quel est le problème d'être juif, on est français, on est heureux d'être là", déplore Jérémie, un trentenaire père de famille.
Plusieurs politiques se sont joints au mouvement, notamment des socialistes comme Manuel Valls, Harlem Desir et Bertrand Delanoë, ainsi que Bernard-Henry Levy. Le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a lui aussi rejoint un moment le cortège mais a été hué.
Recueillement dans une synagogue parisienne. Ils étaient plusieurs centaines à prier e silence, sur le trottoir, faute de place à l'intérieur. Des adultes au regard triste, et Samuel, douze ans, qui rentre de l'école. "On priait pour eux toute la journée et je suis venu à la synagogue tout seul", explique le jeune garçon, au micro d'Europe 1.
Le président de la République est arrivé avec son épouse Carla Bruni-Sarkozy dans la soirée à la synagogue Nazareth (IIIe), où se trouvait déjà son rival à la présidentielle, François Hollande. De son côté, le candidat PS était avec sa compagne Valérie Trierweiler et l'ancien Premier ministre Lionel Jospin
Au cours de l'office, ont été psalmodiés des textes en hébreu et des bougies figurant les douze tribus d'Israël ont été allumées. "C'est un office avec lecture de psaumes que l'on organise traditionnellement lorsqu'il y a un décès, ces psaumes (...) évoquent la gloire de Dieu, la paix, la sérénité", a expliqué une porte-parole du Consistoire, qui organise cet office.
Parmi les personnalités politiques présentes figuraient les ministres Valérie Pécresse, François Baroin, Eric Besson, Xavier Bertrand, ainsi que le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé. Ils y ont côtoyé les socialistes Ségolène Royal, Pierre Moscovici. La patronne du PS Martine Aubry, accompagnée de Harlem Désir, ont essuyé quelques sifflets à leur arrivée. Eva Joly, a quant à elle reçu quolibets, huées et injures, se faisant traiter d'"antisémite".
Hommage au professeur tué à Bordeaux. Alain Juppé, le maire de la ville a assisté dans la soirée à un office religieux en mémoire des victimes à la grande synagogue de Bordeaux, d'où étaient originaires l'enseignant tué et ses deux enfants.
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