L'INFO. Alors que les juges se demandent si l'affaire Tapie n'a pas été pilotée par le sommet de l'Etat, les langues se délient. Dernière en date : celle de Stéphane Richard, qui semble bien décider à ne pas porter le chapeau. Le patron d'Orange le dit sans ambiguïté : Christine Lagarde, l'ex-ministre de l'Economie dont il était directeur de cabinet, savait tout de la décision d'opter pour l'arbitrage privé dans le litige qui opposait l'homme d'affaire au Crédit Lyonnais. Selon lui, l'actuelle patronne du FMI a décidé en toute connaissance de cause et maitrisait parfaitement le dossier, contrairement à ce qu'elle affirme.
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Stéphane Richard ulcéré. Le patron d'Orange est sorti lundi "ulcéré" de sa garde à vue, en apprenant que Christine Lagarde évitait la mise en examen. Car pour lui, elle est pleinement impliquée. "Suite aux articles parus dans certains médias ces derniers jours, je tiens à préciser que c'est en parfaite information de la position des différents services de l'Etat et en totale connaissance de cause que Christine Lagarde (...), dont j'étais le directeur de cabinet, a donné instruction par écrit de voter en faveur de la décision de l'entrée en arbitrage", a ainsi indiqué Stéphane Richard à l'AFP. "Je confirme l'avoir tenue en permanence informée de toutes les évolutions de ce dossier".
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Ce que disait Lagarde. Les deux ex-collaborateurs tiennent désormais des propos clairement contradictoires. La patronne du Fonds monétaire international (FMI), qui a été placée sous le statut de témoin assisté, avait en effet déclaré fin mai aux magistrats de la Cour de justice de la République (CJR) que c'est Stéphane Richard qui avait piloté en sous mains le dossier et s'était montré favorable à la solution de l'arbitrage privé, contrairement aux recommandations de l'Agence des participations de l'Etat. Christine Lagarde avait alors assuré aux juges qu'elle manquait d'informations à l'époque dans le processus de décision qui l'a amenée à opter pour le choix controversé de cet arbitrage. Informations, selon elle, que lui avait cachées Stéphane Richard alors qu'elle était en déplacement.
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Richard contre-attaque. "Christine Lagarde s'en sort en emplâtrant son dircab', et elle arrive à passer du statut de suspecte à celui de victime, c'est très fort", a raillé lundi un proche de Stéphane Richard auprès d'Europe1. Mais l'ex-directeur de cabinet de Bercy est bien décidé à ne pas se laisser faire, et contre-attaque en justice. "J'ai décidé de former un recours devant la chambre de l'instruction contre ma mise en examen que je considère infondée et infamante", a-t-il déclaré.