Arbitrage Tapie : reprise de la garde à vue de Guéant

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avec AFP , modifié à
LA SUITE - Claude Guéant est de retour dans les locaux de la Brigade financière pour être entendu dans l'enquête sur l'arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie.

Après avoir pu passer la nuit chez lui, Claude Guéant est de retour dans les locaux de la Brigade financière de la PJ, dans le XIIIe arrondissement de Paris. La garde à vue de l'ancien ministre de l'Intérieur a en effet repris mardi matin, après avoir été levée lundi soir, en raison de son état de santé. Claude Guéant est entendu dans l'enquête sur l'arbitrage controversé dont a bénéficié Bernard Tapie dans son litige avec le Crédit Lyonnais.

Les soupçons qui pèsent sur Guéant. Claude Guéant a-t-il joué un rôle moteur dans la décision à l'automne 2007 de préférer un tribunal privé à la justice ordinaire pour régler le vieux différend entre le Crédit Lyonnais et Bernard Tapie sur la revente d'Adidas ? A-t-il pesé dans celle de ne pas contester la sentence qui octroyait plus de 400 millions d'euros à l'homme d'affaires ? A-t-il été sollicité pour que le fruit de l'arbitrage soit soumis à une fiscalité indulgente ? Les juges soupçonnent que la sentence soit le résultat d'un "simulacre" d'arbitrage organisé avec l'aval de l'Elysée.

Chargé par Stéphane Richard. Devant les enquêteurs, Stéphane Richard a expliqué que son "interlocuteur à l'Élysée sur ce dossier (avait) été Claude Guéant", "apparu dès le départ très impliqué sur cette affaire". Désormais avocat, Claude Guéant, 69 ans, doit détailler ses relations avec Bernard Tapie et expliquer les nombreuses visites de l'homme d'affaires à l'Elysée, en 2007 et 2008, dans une période cruciale pour l'arbitrage. Parmi elles, une réunion clé, qu'il avait convoquée, fin juillet 2007, en présence de Bernard Tapie. A l'issue de sa garde à vue, Claude Guéant peut être relâché sans charge ou présenté aux juges pour une éventuelle mise en examen.

Cinq mises en examen. Pour le moment, cinq personnes ont été mises en examen pour escroquerie en bande organisée, dont Bernard Tapie, son avocat Maurice Lantourne, un des trois juges-arbitres, Pierre Estoup, et l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, Stéphane Richard. Dans le volet ministériel du dossier, l'ex-ministre de l'Economie a elle été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté, ce qui lui a permis de rester à la tête du Fonds monétaire international (FMI).

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