Un ancien avocat parisien, Francis Louvard, a été entendu en garde à vue le 11 novembre, avant d'être relâché, dans l'enquête sur l'arbitrage entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais, a appris jeudi l'AFP de sources proches du dossier. Le même jour, les enquêteurs ont perquisitionné la chambre de l'hôtel Meurice, à Paris, où cet homme de 61 ans était descendu, selon les mêmes sources. Francis Louvard a finalement été remis en liberté, sans suite judiciaire. Cette garde à vue montre que les juges financiers enquêtant sur la légalité de l'arbitrage de 2008 s'intéressent aussi au protocole d'accord qui avait été passé au tournant des années 1990-2000 entre Bernard Tapie et l'homme d'affaires André Guelfi.
Ce protocole d'accord, qui avait été révélé en 2011 par le Canard Enchaîné, prévoyait la création d'une société commune visant à recevoir "les profits escomptés" du règlement du vieux litige entre Bernard Tapie et le Crédit lyonnais sur la vente d'Adidas en 1993. Le tribunal arbitral a finalement attribué 403 millions d'euros à Bernard Tapie en 2008. Francis Louvard aurait, selon Mediapart, été mandaté par M. Guelfi pour convaincre M. Tapie de respecter les termes de l'accord, et de lui reverser une partie de la somme perçue dans le dossier du Crédit lyonnais. L'avocat de Bernard Tapie, Me Maurice Lantourne, avait cependant indiqué à l'AFP en 2011 que l'entente entre Bernard Tapie et André Guelfi n'était pas valable parce que l'accord "n'a jamais été validé par le tribunal de commerce".
Francis Louvard a été inscrit au barreau de Paris dans les années 1980 jusqu'en 2005, date depuis laquelle il n'apparaît plus dans ses registres. Contacté jeudi par l'AFP, Bernard Tapie a relativisé l'importance de la garde à vue de M. Louvard. "C'est anecdotique", a dit l'homme d'affaires. "Ce n'est pas anormal dans la mesure où il était intermédiaire à la fin des négociations de l'association Tapie-Guelfi" à la fin des années 1990.
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