L'une des deux conseillères municipales qui avait proposé de marier le couple d'homosexuels en lieu et place du maire d'Arcangues, dans les Pyrénées-Atlantiques, longtemps farouchement opposé à une telle union, a signifié mardi à l'édile son intention de démissionner de ses fonctions. "J'ai décidé de ne pas rester dans le conseil municipal pour des raisons très personnelles", écrit Arbela d'Arcangues dans un courriel adressé au maire Jean-Michel Colo (divers droite), et dont l'AFP a eu une copie. "Je me sens trop 'libérale' pour vivre cette situation sereinement et en silence avec toi et le reste de l'équipe", écrit dans ce courriel l'élue qui, au côté d'une autre conseillère municipale, avait évoqué, dès le début de l'affaire, fin mai, son souhait de marier Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel.
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Dans une lettre jointe à ce courriel, intitulée "Arcangues, 'vive les mariés!'", elle explique : "tout est bien qui finit bien. C'est un peu ce qu'on dit des mauvais feuilletons (...) En ce qui me concerne, je suis heureuse d'avoir résisté, déçue de ne pas avoir été entendue et soulagée. Arcangues n'a jamais été réactionnaire. Arcangues chantait sa tolérance. N'est-ce pas se compromettre que de s'être octroyé le droit de décider de ce qui est 'acceptable' ou pas?", s'interroge-t-elle encore. "Je vous donne ma démission et je vous prie de l'accepter", conclut l'élue.
Alors que Jean-Michel Colo, maire de cette commune basque de 3.000 âmes, très remonté contre la loi Taubira,>A LIRE AUSSI - Un couple gay attaque un maire en justice" > refusait depuis fin mai de marier le couple d'homosexuels, l'un de ses adjoints, dont l'identité n'a pas été précisée, a finalement accepté jeudi 27 juin de procéder à l'union. Mardi, Jean-Michel Colo et six autres maires hostiles au mariage homosexuel ont déposé devant le Conseil d'État une "requête en annulation pour excès de pouvoir" contre la circulaire du ministre de l'Intérieur du 13 juin qui rappelle les obligations relatives à la célébration des mariages. Face au refus du maire, MM. Martin et Martineau-Espel avaient décidé de saisir la justice. L'audience en référé, qui devait se tenir mardi, a été repoussée au 9 juillet, a-t-on appris auprès de leur avocate, Me Isabelle Duguet.