La réunion de sortie de crise organisée vendredi à la sous-préfecture de Thionville entre les représentants de l'intersyndicale CFDT-CGT-FO-CFE/CGC et la direction du site ArcelorMittal de Florange (Moselle) s'est terminée sur un constat d'échec. Les syndicats ont refusé de signer le protocole d'accord faisant état des engagements du groupe.
Dans un communiqué, la direction regrette cet échec et précise que l'arrêt des hauts-fournaux est provisoire. Elle assure qu'elle fera tout pour que le site reparte "dès que la conjoncture économique le permettra". Preuve de sa bonne foi, ArcelorMittal assure s'être engagé à "investir 17 millions d'euros immédiatement et sans conditions de reprise économique sur le site de Florange" et précise qu'elle dispose dès à présent de 2 millions d'euros. Ceux-ci serviront à compléter les travaux de maintenance déjà réalisés au cours des derniers mois. La direction ajoute enfin que "15 millions d'euros vont également assurer le financement de deux nouveaux projets déterminants pour l'usine de Florange".
Levée des piquets de grève
En marge de la réunion de vendredi, les organisations syndicales ont tout-de-même consenti à lever les piquets de grève devant le site. Le mouvement pour le redémarrage de deux hauts-fourneaux de l'usine de Florange, en sommeil depuis plusieurs mois, durait depuis lundi. Cependant, un vote sur la poursuite de la grève sera organisé lundi prochain, jour où les ouvriers sont convoqués en assemblée générale à Florange. ArcelorMittal a mis en veille ces derniers mois 9 de ses 25 hauts fourneaux européens, dont deux fermeront définitivement à Liège (Belgique).
Regrettant que cette réunion n'ait pas donné plus de résultats que la première, qui avait duré cinq heures jeudi, la direction du site et Christian Galliard de Lavernée, le préfet de Lorraine, appellent les syndicats à poursuivre le dialogue social "dans la durée". Dans ce but, le préfet réunira les partenaires sociaux et les services de l'Etat pour "faire le point" chaque mois à partir d'avril.
Les engagements de Nicolas Sarkozy seront tenus
Cependant, Christian Galliard de Lavernée a voulu conclure sur une note positive, assurant que les engagements pris par Nicolas Sarkozy pour l'aciérie de Florange (Moselle) figureront "de la façon la plus précise" dans le prochain dispositif de chômage partiel devant être signé entre ArcelorMittal et l'Etat.
Le 1er mars sur France Inter, Nicolas Sarkozy avait assuré qu'il avait obtenu de Lakshmi Mittal, le patron du leader mondial de la sidérurgie, le déblocage "sans aucune condition" de 17 millions d'euros pour permettre le redémarrage du deuxième haut-fourneau du site (P6), en sommeil depuis plusieurs mois, et le développement à Florange de nouvelles installations et produits.