ArcelorMittal : les syndicats à l'Elysée

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Assiya Hamza , modifié à
Les syndicats espèrent le redémarrage du site de Florange, à l'arrêt depuis février.

C'est leur dernier espoir. Alors que l'intersyndicale d'ArcelorMittal à Florange doit être reçue lundi matin par le président Hollande et Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, les syndicats appellent le gouvernement à employer les grands moyens pour redémarrer le site mosellan. Les deux hauts fourneaux de l'aciérie, à l'arrêt depuis février, ne doivent en effet pas redémarrer avant fin 2012.

"C’est de la responsabilité de l’Etat, à partir du moment où l’on a créé un ministère du Redressement productif, de trouver des mesures offensives et de pouvoir contraindre y compris par la loi Mittal à redémarrer Florange", a insisté lundi sur Europe 1 Philippe Verbeke, coordinateur CGT d'ArcelorMittal.

"Il y a un besoin d'acier"

"La demande d’acier existe en France et en Europe à l’inverse de ce que dit Mittal", a précisé le syndicaliste en s'appuyant sur le rapport de deux cabinets d'expertise. "Il y a la possibilité par rapport au marché de redémarrer immédiatement la phase à chaud de Florange. La sidérurgie est pilotée par la finance internationale. Nous n'avons plus vraiment d'industriels, notamment français à la tête de cette industrie", a-t-il martelé.

L'intersyndicale attend donc un signal fort du président François Hollande. Lors de la campagne présidentielle, le candidat socialiste avait promis de déposer une proposition de loi pour interdire aux groupes de fermer un site quand un repreneur existait."Nous souhaitons qu’il affirme que la sidérurgie a une place stratégique dans la politique industrielle en France. Ça sera une discussion serrée avec le président ce matin. Il y a des débouchés pour l'acier. L’acier est partout. Il y en a dans les transports, dans l'énergie, dans le bâtiment, dans l’électroménager. Il y a un besoin d'acier", a insisté Philippe Verbeke.

"Il y a des débouchés pour l'acier" :

"Contraindre Mittal à redémarrer Florange"par Europe1fr

L'Etat appelé à la rescousse

Sans parler de nationalisation du numéro 1 de l'acier en France, le représentant syndical a souhaité que l'Etat s'investisse dans l'entreprise qui emploie 2.750 personnes. "Nous pensons que reprendre au moins une partie du capital est une piste pour avoir une minorité de blocage et donc de s'insérer dans la stratégie du groupe numéro un en France. C'est 50% de la sidérurgie", a rappelé le représentant syndical.

Une table ronde sur la sidérurgie ?

Au delà de la réunion de l'Elysée, les syndicats du site de Florange réclament d'urgence une table ronde sur la sidérurgie française. "Je pense qu’il y a besoin très rapidement, et ça sera une demande ce matin, d’une table ronde sur la sidérurgie. C'est l'urgence de se réunir tous autour de la table : l'Etat, les patrons, les syndicalistes et de regarder les pistes à creuser pour pouvoir avancer ensemble", a-t-il ajouté. "Si on ne réagit pas tout de suite y compris par des mesures coercitives et politiques, la sidérurgie française va droit dans le mur. Et ça n'est pas seulement la sidérurgie puisque nous sommes en amont de toute l'industrie. Ça veut dire que si on laisse la sidérurgie aller dans le mur, c’est toute l’industrie française qui va avoir les répercussions très rapidement", a-t-il conclu.