Avec son compagnon, Éric Breteau, ils sont les deux grands absents du procès de l'Arche de Zoé. "Aux côtés" de quatre anciens membres de l'association, Émilie Lelouch et son conjoint sont jugés malgré tout depuis le 3 décembre par le tribunal correctionnel de Paris pour escroquerie, exercice illégal de l'activité d'intermédiaire à l'adoption et aide à l'entrée et au séjour irrégulier de mineurs étrangers en France. En 2007, au Tchad, ils avaient tenté d'exfiltrer 103 enfants faussement présentés comme des orphelins du Darfour.
>> Mise à jour, 19h03 : Le procureur a requis une peine de deux ans ferme et l'émission d'un mandat d'arrêt contre le couple Breteau-Lelouch. Des peines allant de huit à 18 mois de prison avec sursis ont été requises à l'encontre des quatre autres prévenus. Le procureur a également demandé une amende de 700.000 euros contre l'association, et sa dissolution.
Peu avant ce réquisitoire, Émilie Lelouch avait répondu dans un court e-mail à Chloé Triomphe, journaliste d'Europe 1, qui lui demandait si elle souhaitait faire entendre sa voix. La réponse est cinglante.
"Vous êtes tous passés à côté de l'histoire"
"Ni Europe 1, ni aucun journaliste n'a été sérieux dans cette affaire. Vous êtes tous complètement passés à côté de l'histoire. Par lâcheté, docilité, prétention, incompétence, je ne sais pas. Mais à côté, malheureusement", écrit Émilie Lelouch dans son courriel.
Et la jeune femme de conclure : "si vous êtes capables de revenir sur ce que vous croyez avoir compris et sur ce que vous tenez comme acquis, en gros si ma version vous intéresse, j'ai écrit un livre... Cordialement Émilie".
Exilés en Afrique du Sud
Ce courriel, Émilie Lelouch l'a envoyé depuis l'Afrique du Sud, où vit désormais le couple. Éric Breteau a d'abord tenu une chambre d'hôtes au Cap et convoie désormais des touristes. Emilie Lelouch dirige quant à elle une compagnie de cirque, qu'elle a elle-même fondée.
Cette réponse s'inscrit dans la continuité de la ligne de défense adoptée par les conjoints depuis le début de l'affaire. Interrogée sur l'absence prévisible de ses clients dans une interview à l'Express peu avant le début du procès, leur avocate avait évoqué leur "sentiment de ne pas avoir été écoutés jusqu'ici, ni par les médias ni par la justice" et leur crainte "que le même phénomène se reproduise devant le tribunal" correctionnel de Paris.
A l'ouverture du procès, le 3 décembre, la présidente du tribunal faisait écho quant à elle à la frustration des parties civiles et des co-prévenus en estimant qu’Éric Breteau et Émilie Lelouch faisaient preuve "d'une grande lâcheté". La décision du tribunal est attendue pour mercredi.