Au Trocadéro, la fête "gâchée" du PSG

Des incidents ont gâché lundi les cérémonies pour le troisième titre de champion de France du Paris SG, qui a finalement reçu à la sauvette son trophée sur la place du Trocadéro.
Des incidents ont gâché lundi les cérémonies pour le troisième titre de champion de France du Paris SG, qui a finalement reçu à la sauvette son trophée sur la place du Trocadéro. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
VIDEO - Des heurts entre supporters et policiers lundi soir ont fait 30 blessés et 21 interpellations.

L’INFO. Fumigènes, bousculades, face-à-face entre ultras et CRS : des incidents ont gâché lundi les cérémonies pour le troisième titre de champion de France du PSG, qui a finalement reçu à la sauvette son trophée sur la place du Trocadéro. Les violences ont fait 32 blessés et entraîné 43 interpellations. 38 personnes ont été placées en garde à vue. Selon les informations recueillies par Europe 1, aucune d'entre elles n'est fichée comme étant interdite de stade.

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Des fumigènes et du vandalisme. Certains ultras ont d'abord jeté des fumigènes sur les stewards du club, puis des supporteurs ont escaladé un échafaudage installé le long du palais de Chaillot, retardant les festivités.  Pendant que les joueurs en costume recevaient leur trophée en quatrième vitesse, les perturbateurs ont ensuite déployé une banderole "Liberté pour les ultras", en référence à la politique de sécurisation du Parc des Princes mise en place il y a trois ans par le précédent président du PSG Robin Leproux (2009-2011), en réaction à de nombreux débordements.

Des témoins ont vu du mobilier urbain vandalisé, trois cafés aux vitrines brisées, un abribus cassé et plusieurs voitures endommagées aux abords de la place du Trocadéro, investie par de nombreux véhicules de secours d'urgence. Une supérette a également été vandalisée comme l'a relaté un journaliste d'Europe 1.

32 blessés et 42 interpellations. Trente-deux personnes, dont trois membres des forces de l'ordre, ont été blessés, a annoncé lundi soir en fin de soirée le préfet de police de Paris, Bernard Boucault. Parmi ces blessés, deux l'ont été grièvement, dont une femme touchée par un morceau de lampadaire sur lequel un supporter était juché. 39 personnes ont été interpellées pour jets de projectiles et dégradations, a fait savoir Bernard Boucault en soulignant qu'il y avait des milliers de casseurs. Selon lui, "il n'y aura plus de manifestation festive sur la voie publique pour le PSG".

Quatre hommes ont également été interpellés dans la nuit de lundi à mardi à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis. Ils sont soupçonnés d'avoir profité des incidents lors de la fête du Paris SG lundi au Trocadéro pour voler dans une boutique des Champs-Elysées, a indiqué la préfecture. Ces quatre personnes sont aussi soupçonnées de "violences volontaires" et les policiers ont découvert sur eux des "objets volés sur les Champs-Elysées".

Valls promet d'identifier les casseurs. Dans un communiqué publié lundi soir, le ministre de l'Intérieur a indiqué condamné les incidents "de la manière la plus ferme". "Tous les moyens d'enquête disponibles seront mis en œuvre dans les jours à venir pour identifier et confondre les casseurs à partir des bandes de vidéoprotection recueillies", a assuré le ministre dans un communiqué. Invité d'Europe1 mardi matin, Manuel Valls a condamné "avec la plus grande force ces débordements et ces violences qui sont intolérables". "Il faut être impitoyable à l'égard des ces supporters", a-t-il réagi.

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Les supporters déçus. "La fête est gâchée" a regretté Alexandre, jeune supporteur du Paris SG avec le maillot sur le dos, larmes aux yeux à cause des gaz lacrymogènes lancés par les CRS en riposte à des provocations. "C'est la faute aux ultras, on n'a pas eu le droit à notre fête à cause d'eux", ont déploré d'autres supporteurs en quittant l'esplanade du Trocadéro.

Une célébration en catimini. Les joueurs n'ont pas pris le temps de s'adresser à la foule comme cela était prévu et ne sont finalement restés que cinq minutes sur le podium, devant lequel les attendaient plusieurs milliers de supporteurs encadrés par un nombre visiblement insuffisant de stewards du club. La mini-croisière que devaient faire les joueurs sur la Seine pour saluer leurs supporteurs et exhiber leur trophée de champion de France a été annulée au vu de ces évènements.

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Un dispositif insuffisant ? Tôt dans la soirée, la préfecture avait défendu le dispositif de sécurité mis en place pour cette cérémonie. "Nous sommes en soutien de l'organisateur et nous avions un dispositif très conséquent de sept unités mobiles", soit 490 CRS et gendarmes mobiles, "sans compter les forces de police locales", a fait savoir une source à la préfecture de police de Paris (PP). 800 policiers ont été mobilisés, a déclaré en fin de soirée Bernard Boucault.

Le club avait également déployé des stewards, mais ils étaient visiblement en nombre insuffisant, selon les journalistes de l'AFP présents sur place, qui ont dû évacuer l'estrade prévue pour la presse quand elle a été envahie par la foule. Alliance, second syndicat des gardiens de la paix, a de son côté jugé que les autorités avaient sous-estimé l'ampleur de la cérémonie. "On aurait pu prévoir l'ampleur de l'évènement mais cela a été sous-estimé", a déclaré le Secrétaire national du syndicat Fabien Vanhemeryck.

Plusieurs responsables UMP ont eux dénoncé les violences et dégradations, fustigeant "l'amateurisme" et "l'inertie inadmissible" de Manuel Valls.