Quel avenir pour les salariés de PSA Aulnay ? Si la question se pose pour de nombreux ouvriers, pour le moment, l'heure est à la contestation. Les syndicats occupent en effet depuis le 15 janvier l'usine d'Aulnay, en Seine-Saint-Denis, pour sauver leur usine et ouvrir des négociations avec la direction de PSA sur le plan de restructuration. Celui-ci prévoit la suppression de 8.000 postes, ainsi que la fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois.
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Sophie et Sébastien, âgés de 33 et 35 ans, travaillent tous les deux à l'usine PSA d'Aulnay. Europe 1 les avait rencontrés il y a quelques mois, alors qu'ils apprenaient que leur usine allait fermer. Europe 1 est allé une nouvelle fois à leur rencontre.
• Faire grève "par roulement". Ils continuent de se croiser sur le parking à 14h30, lorsque Sophie termine son service et que Sébastien prend la relève. Mêmes horaires depuis 15 ans chez PSA. Mais il y a les trois enfants et la maison à payer. Alors, en ce moment, ils font grève chacun leur tour.
"On sait très vient que l'on n'aura pas la somme pour payer le loyer. C'est clair, il faut être réaliste. Donc on essaye de faire un roulement", explique Sébastien au micro d'Europe 1. "Une fois je me mets en grève, après c'est lui", abonde sa compagne.
Cette dernière ne cache pas ses désillusions concernant PSA. "C'est vrai qu'on avait confiance en PSA quand on est arrivé là-bas. On pensait vraiment faire carrière chez PSA. Donc maintenant on pense à nous, on va faire grève pour avoir le maximum", commente-t-elle. "Je veux un bon chèque, ils me donnent le chèque que je veux, après on part", renchérit son mari.
• Reprendre les études pour avoir mieux qu'un Smic. Chez PSA, ils ont passé leur vie, obtenu leur CDI à 20 ans. Mais Sophie et Sébastien sont en train de se reconvertir. Ils ne veulent pas des postes proposés par la direction de PSA, que ce soit à Roissy ou ailleurs. "Il y a des choses de proposées, mais ce sont des salaires - pour quelqu'un qui est à la chaine, qui travaille depuis 15-20 ans- au ras des pâquerettes", estime Sophie.
"On ne veut plus rester dans le groupe PSA. On veut partir. Je vais faire une formation poids lourd, pour passer le permis poids lourd parce que je sais que dans le poids lourd il y aura toujours du travail. Ma femme va faire un bac pro en logistique", témoigne Sébastien. "Ça me permet d'avoir un niveau bac et de ne peut-être pas démarrer avec un Smic dans mon prochain boulot", précise Sophie.
Cet été, pas de vacances. Au printemps, Sophie retournera donc au lycée et Sébastien commencera sa formation de chauffeur-routier, pendant que leurs trois enfants, eux, seront au centre aéré.