Ayrault a rendez-vous avec les syndicats

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La CGT assure que 46 entreprises et 45.000 postes sont menacés. Elle remet sa liste noire au gouvernement.

La CGT doit remettre mardi une liste de 46 entreprises destinée à Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, de 46 entreprises en redressement ou en liquidation. Au total, pas moins de 45.000 postes seraient menacés en France selon le syndicat.

PSA, Petroplus, Carrefour, Arcelor, EON France… La liste contiendrait un certain nombre de sites aux difficultés déjà connues, mais également des PME. "Ce recensement montre que ce que l'on avait craint - c'est-à-dire qu'il y avait des consignes pour ne pas annoncer de plans sociaux avant la présidentielle - se vérifie", a commenté Mohamed Oussedik, en charge de l'industrie à la CGT. Et encore, "la liste ne prend pas en compte les 35.000 emplois perdus dans le BTP sous forme de départs volontaires et ruptures conventionnelles”, précise le secrétaire confédéral.

"Pas plus de plans sociaux que l’an dernier"

La CGT fera part au ministre de ses propositions pour l'emploi, à savoir multiplier par cinq les financements du chômage partiel, renforcer les droits des salariés dans les conseils d’administration, mettre en place un "droit de préemption" à la reprise d’entreprises en difficulté ou encore restructurer l’appareil industriel dans le cadre d'un plan de transition énergétique.

"L'emploi est le problème numéro un, a d'ailleurs réagi mardi matin sur Europe1 le leader de la CFDT François Chérèque. Je propose qu'on remette en place une mission interministérielle pour les mutations économiques. A chaque fois qu'il y a un problème, on réunit les ministères, les organisations syndicales, le patronat et les collectivités territoriales. Dès qu'on met les gens autour d'une table, on commence à trouver des solutions."

"Il n’y a pas plus de plans sociaux que l’an dernier, de plans sociaux retenus ou de choses cachées" leur a rétorqué dimanche la patronne du Medef Laurence Parisot au micro de RTL. Elle dénonce "peut-être" "un habillage politique de la CGT. "Dans la vie d’une entreprise, quand les choses vont mal, tout le monde le sait", a-t-elle assuré.

"Des plans après les législatives"

Pour la patronne du Medef, qui appelle le gouvernement à réduire les charges des entreprises, "le sujet n’est pas de savoir si le chiffrage de l’un est meilleur que le chiffrage de l’autre". "En réalité, il y a longtemps que nous-mêmes, entrepreneurs, Medef, alertons sur les pertes de compétitivité de notre économie" a-t-elle martelé. Pour elle, "lutter contre les licenciements, c’est d’abord favoriser l’embauche. Et donc éviter toute mesure économique et sociale qui freine les embauches."

"De nombreux plans sociaux pourraient bien être révélés après les législatives, en été, lorsque les Français seront moins préoccupés par les questions économiques que par leurs vacances, estime quant à lui Nicolas Bouzou, économiste, directeur d'Asterès, cité par 20Minutes. Car les entreprises savent qu'en annonçant ce genre de nouvelle en période électorale, elles risquent de recevoir la visite des politiques et d'être exposées médiatiquement."

La CGT remet cette liste dans le cadre du sommet social tenu mardi entre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et les syndicats. Outre l'emploi, seront évoquées la question des retraites et celle de la hausse du SMIC.