BAC de Marseille : le père d'un policier en appelle à Valls

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avec Nathalie Chevance et AFP
Son fils est soupçonné dans l'affaire de la BAC Nord. Il dénonce les manquements de l'IGPN et demande un report du conseil de discipline.

L'info. Régis Dutto est l'un des policiers incriminés dans l'affaire de la BAC Nord de Marseille. Mais pour son père, Joël Dutto, conseiller municipal communiste de Marseille, l'IGPN, la police des polices, "a mal fait l'enquête". Il a donc lancé un appel à Manuel Valls pour lui demander de reporter le conseil de discipline de son fils, prévu la semaine prochaine.

De la drogue retrouvée. Fin 2012, Régis Dutto est pris dans la tourmente de l'enquête sur les policiers ripoux de la BAC Nord de Marseille. A son domicile, les enquêteurs découvrent vingt barrettes de cannabis. On le soupçonne alors, comme d'autres collègues, d'avoir volé et extorqué de l'argent et de la drogue à des trafiquants Le jeune policier assure lui qu'il gardait la drogue pour rémunérer un "indic".

Un nouveau poste. Mis en examen, Régis Dutto passe deux mois et demi en prison. Il est finalement libéré, récupère sa carte professionnelle et son arme. Il a depuis repris du service dans un commissariat des environs de Nice. Mais l'enquête n'en est pour autant pas terminée et il risque toujours la révocation.

Une enquête "mal faite". C'est justement cette enquête que dénonce Joël Dutto. "Ce qui me scandalise, c'est qu'on ait traité ces policiers marseillais de ripoux, alors que dans cette affaire là, en dehors des manquements de procédure, de protocole, il n'y a pas de faits établis. Ce qui ne colle pas, c'est que l'IGPN prend des extraits d'audition, les manipule, enlève des mots, des dates. L'IGPN a mal fait l'enquête, oui je pèse mes mots", accuse-t-il au micro d'Europe 1. "Lorsqu'on considère qu'un fonctionnaire de police détient des barrettes, si on ne le croit pas, alors il faut explorer les autres pistes. Ils ne l'ont pas fait", ajoute-t-il.

"Des sanctions justes". Joël Dutto demande au ministre de l'Intérieur de reporter le conseil de discipline, qui doit statuer la semaine prochaine sur le sort de son fils et cinq autres policiers. Il souhaite que le conseil n'ait lieu qu'à la fin de l'instruction judiciaire afin qu'il dispose de "tous les éléments objectifs pour qu’il prononce des sanctions justes et proportionnées à la réalité des faits. Car s’il s’appuie uniquement sur le rapport de l’IGPN, ce ne sera pas le cas", prévient-il.

Au total, 16 anciens "baqueux" ont été mis en examen et 14 autres suspendus dans le cadre de cette information judiciaire ouverte en février 2012 pour des faits de vol et d'extorsion de drogue et d'argent en bande organisée, aux dépens de dealers. Huit d'entre eux ont déjà été convoqués début juillet lors d'un premier conseil de discipline, qui avait proposé des peines, entérinées à Paris, allant jusqu'à trois mois de suspension ferme de service. Deux de leurs collègues avaient ensuite été sanctionnés en septembre après des commissions tenues hors de Marseille, alors qu'une dizaine d'autres recevaient des blâmes.